Cet arbre, qui atteint parfois jusqu'à 25 mètres de hauteur, croît communément dans notre Flore au bord des cours d'eau et dans les endroits humides où il est fréquemment planté. Ses chatons se montrent presque en même temps que ses feuilles, et les fleurs jaunâtres ou verdâtres s'épanouissent pendant les mois d'avril et de mai.
Les feuilles ont un court pétiole et un limbe assez étroit, lancéolé, finement denté sur les bords, couvert de poils blanc et soyeux surtout à la face inférieure qui est comme argentée. Les stipules sont petites et caduques. Les chatons un peu courbés sont disposés latéralement sur des pédoncules feuillés, et ces feuilles à limbe non-denticulé n'atteignent jamais la longueur des chatons. Les écailles sont jaunes et velues, celles des fleurs pistillées tombent très tôt, assez longtemps avant la maturité du fruit qui est sans poils, à base renflée, et dont le pédoncule est plus court que la glande nectarifère qui se trouve à sa base. Les fleurs staminées ont 3 étamines libres à filets légèrement cotonneux dans leur moitié inférieure.
C'est un arbre d'une assez grande longévité, à rameaux allongés, dressés ou d'abord étalés, puis dressés, velus lorsqu'ils sont jeunes, grisâtres, puis d'un jaune-brun. (On a décrit de nombreuses anomalies de cette espèce : branches fasciées, c'est-à-dire soudées en long ; chatons de fleurs pistillées ayant l'aspect d'un petit rameau feuillé portant les fleurs à l'aisselle des feuilles ; chatons dont les fleurs pistillées étaient remplacées par des pousses feuillées ; chatons de fleurs staminées fourchus ; chatons ayant à la fois des fleurs staminées et des fleurs pistillées ; fleurs pistillées cohérentes en une seule ; fleurs staminées ayant de 3 à 5 étamines ; fleurs stamino-pistillées ; étamines transformées en carpelles ; etc.).
Noms vulgaires. En français : Osier-blanc, Aubier, Vuisier, Saudre. En anglais : White-Willow, Sallow-tree, Silky-Willow. En allemand : Silberweide, Silber-Pfahlweide, Falber, Wilgenbaum, Weidenbaum. En flamand : Witte-Wilg, Knotwilg, Wilgeboom, Zilverwilg, Schietwilg. En italien : Salcio-bianco, Salcio-arboreo, Salcio-da-pertiche, Salicastro.
Usages et propriétés. Cultivé en oseraies et en têtards pour la production de liens et d'osiers pour la vannerie ; ceux de la race Salix vitellina (osier jaune) sont particulièrement estimés. Le bois d'un grain assez fin est employé dans la sculpture ; il sert aussi à la fabrication de petits chevrons et de voliges. Les fleurs sont visitées par les abeilles. L'écorce des jeunes branches est tonique et fébrifuge. L'écorce et les feuilles renferment de la salicine et du tanin (3 à 4 pour cent dans l'écorce).
Distribution. Ne s'élève pas à une grande altitude sur les montagnes. France, Suisse et Belgique : commun, spontané ou planté.
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Nord et Centre de l'Asie ; Asie-Mineure ; Nord de l'Afrique ; Nord de l'Amérique.
On a décrit 1 race, 3 variétés et 5 sous-variétés de cette espèce ; on a aussi décrit 2 hybrides entre cette espèce et les espèces Salix fragilis et Salix cinerea. La race et les variétés sont les suivantes :
S. vitellina L. (S. vitellin)
Rameaux longs, minces et flexibles, jaunes d'or ou d'un jaune rougeâtre ; feuilles âgées presque sans poils, vertes en dessus, légèrement glauques en dessous. (Cultivé, parfois subspontané).
Variété argentea Wimm. (argentée)
Feuilles couvertes de poils soyeux et d'un blanc-argenté en dessus et en dessous. (Çà et là).
Variété acuminata Chabert (acuminée)
Écailles des fleurs pistillées plus longues que les fruits, étroites, munies d'une pointe courte au sommet et longtemps persistantes. (Rhône, Isère).
Variété caerulea Koch (d'un vert-bleu)
Feuilles entièrement développées, sans poils ou presque sans poils, vertes en dessus, glauques en dessous. (Çà et là, assez rare).