Cet arbrisseau de 40 cm à 1 m de hauteur se rencontre dans les bois ou encore dans les pâturages des montagnes de la plupart des contrées de notre Flore où ses fleurs roses, parfois d'un rouge pourpre, rarement blanches, d'une odeur suave très accentuée, s'épanouissent depuis le mois de février jusqu'au mois d'avril.
Les feuilles sont grandes, minces et oblongues, à limbe de plus de 1 cm de largeur insensiblement atténué en un court pétiole, d'un vert légèrement glauque à la face inférieure ; elles sont ciliées sur les bords lorsqu'elles sont jeunes et plus tard sans poils, se développent après les fleurs et sont caduques. Les fleurs sont disposées le long des rameaux par groupes de 2 à 4 à la base desquels se trouvent de petites bractées membraneuses. Le calice est poilu à l'extérieur et ses divisions ont à peu près la longueur du tube. Le fruit est ovoïde, charnu et rouge à la maturité.
Ce sont des arbrisseaux à tiges dressées et rameuses, à rameaux fleuris terminés par un bouquet de jeunes feuilles, à écorce des vieux bois ponctuée de brun-foncé.
Noms vulgaires. En français : Mézéreon, Merllion, Morillon, Bois-joli, Bois-gentil, Bois-d'oreilles, Faux-Garou, Lauréole-femelle, Lauréole-gentille. En alsacien : Kellerhals, Zeylandt, Zidelbast. En anglais : Common-Mezereon, Spurge-flax, Spurge-Olive, Dwarf-Laurel. En allemand : Seidelbast, Waldlorbeer, Kellerhals, Wolfsbast, Pfefferbaum. En flamand : Peperboompje, Peperboom, Roode-Peper, Mezerieboompje. En italien : Camelea, Mezzereon, Olivella.
Usages et propriétés. Cultivé pour la décoration des parcs et des jardins à cause de sa floraison très précoce et de ses fleurs d'un parfum agréable. On en connaît des variétés à fleurs rouges et à fleurs blanches, et à floraison automnale. Les fleurs sont visitées par les abeilles. L'écorce est vésicante et renferme un glucoside nommé daphnine, de l'acide malique, du malate de calcium et de potassium, une huile grasse, une résine. Les cendres de l'écorce contiennent pour cent : 40,8 de chaux ; 8,6 de soude ; 12,4 de magnésie ; 8,15 d'acide phosphorique ; 20 de potasse ; 6,5 d'acide sulfurique ; 2,6 de silice ; 0,2 d'alumine ; 0,3 de chlore. Les fleurs renferment de la daphnine. On trouve dans les graines une huile grasse ou « huile de Mezereum » et des traces d'une huile essentielle, des acides organiques, des mucilages. Dans l'huile grasse, il y a 90 % d'oléine et de linoléine, de là stéarine, de la palmitine, de la myristine. Les fruits donnent une couleur rouge usitée en peinture. En Sibérie, les indigènes s'en servent comme fard pour se teindre les joues et les mains. Les tiges divisées en lanières ont servi à fabriquer des chapeaux. Les feuilles et les fruits sont utilisés comme émétique et comme purgatif. L'écorce et les feuilles sont vénéneuses.
Distribution. Préfère les terrains calcaires, mais peut croître aussi sur les granites et les grès dans les Vosges ; peut s'élever jusqu'à 2.200 m d'altitude. France : çà et là, mais manque dans l'Ouest, dans les Cévennes et sur le littoral méditerranéen ; de distribution très inégale, par exemple : rare dans le Nord de la France et aux Environs de Paris ; assez commun ou commun en Lorraine ; assez commun en Alsace, sauf dans la plaine où il est rare ; commun dans le Jura et la Côte-d'Or ; assez rare, en général, dans le Bassin du Rhône, mais commun dans les montagnes de la Savoie et de la Haute-Savoie ; assez commun en Auvergne ; très rare dans le Limousin et dans le Tarn ; assez rare dans les montagnes de l'Aubrac ; assez rare ou rare en Provence et dans les Alpes-Maritimes et seulement dans la région montagneuse) commun ou assez commun dans les zones alpine et subalpine des Pyrénées. Suisse : assez commun ou commun. Belgique : assez commun ou assez rare dans les Régions jurassique, de l'Ardenne et houillère ; très rare dans la Région hesbayenne.
Europe : la plupart des contrées de l'Europe. Hors d'Europe : Sibérie, Caucase, naturalisé dans l'Amérique du Nord.
Ou a décrit 1 variété de cette espèce.