Ce joli petit arbrisseau à feuillage persistant croît dans les bois calcaires, particulièrement dans ceux des contrées montagneuses basses. Sa taille peut varier de 40 cm à 1 mètre 20 et ses fleurs d'un vert-jaunâtre se montrent en février et en mars. Les feuilles sont disposées dans la partie terminale des rameaux et forment une rosette à leur sommet.
Les feuilles sont sans poils, coriaces, d'un vert brillant, et mesurent de 7 à 12 cm de longueur ; le limbe qui a 2 à 3 cm de largeur vers le tiers supérieur s'atténue assez rapidement en pointe au sommet et insensiblement eu un court pétiole à la base. Les fleurs sont peu odorantes, réunies en petites grappes retombantes qui se développent à l'aisselle des feuilles de l'année précédente, et les bractées membraneuses et jaunâtres, plus courtes que les fleurs finissent par tomber. Le tube du calice n'est pas velu et beaucoup plus long que ses divisions, et il y a, à sa base, autour du pistil, un anneau ueetarifère. Le fruit reste vert pendant longtemps ; il est charnu, ovoïde, et noir lorsqu'il est mûr.
C'est un arbrisseau à tige principale et à rameaux dressés.
Noms vulgaires. En français : Lauréole, Auréole, Laurier-purgatif, Laurier-des-bois. En anglais : Wood-Laurel, Spurge-Laurel, Evergreen-Daphne. En allemand : Lorbeerseidelbast, Immergrüner-Seidelbast, Breenkraut, Pfefferstrauch. En flamand : Altijd-groen-Peperboompje, Mannetjes-Laureola, Zwart-Peperboompje. En italien : Erba-laurina, Laureola, Olivella, Strizza-buco.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale. Les fleurs sont visitées par les abeilles. L'écorce a des propriétés vésicantes et elle donne avec les sels de bismuth une teinture jaune pâle. Elle renferme un glucoside, la daphnine. Les fruits sont purgatifs.
Distribution. Préfère les terrains calcaires ; s'élève jusqu'à 1.600 m d'altitude dans les Pyrénées ; se rencontre jusqu'à 1.000 m d'altitude dans les Corbières ; ne dépasse guère la limite inférieure des sapins dans le Jura. France : presque partout mais surtout dans les basses montagnes ; rare dans le Nord et dans les Ardennes calcaires ; assez rare en Lorraine et aux Environs de Paris ; rare dans le Perche, la Beauce et la Sologne ; commun en Normandie ; assez rare dans l'Ouest ; très rare dans le Sud-Ouest ; rare dans le Limousin et en Auvergne (assez commun dans la chaîne des Puys) ; assez commun dans les Cévennes et dans les Corbières ; commun dans les Pyrénées ; rare dans le Gard ; commun dans le Jura, la Côte-d'Or, le Bassin du Rhône ; commun ou assez commun dans la région montagneuse de la Provence et des Alpes maritimes. Suisse : çà et là, mais surtout dans le Jura et dans le Valais ; manque dans les Grisons, l'Oberland bernois, les cantons de Schaffhouse, Appenzell, Saint-Gall et Glaris. Belgique : très rare et seulement dans la Région houillère où il n'est sans doute pas spontané.
Europe : Grande-Bretagne, Centre et Sud de l'Europe. Hors d'Europe : Nord de l'Afrique.
On a décrit 3 variétés et une race de cette espèce. La race est la suivante.
D. philippei G. G. (D. de Philippe)
Sous-arbrisseau buissonnant de 30 à 60 cm de hauteur ; tiges plus ou moins couchées et redressées, couvertes de feuilles dans toute la moitié supérieure ; fleurs très petites à bractées au moins aussi longues qu'elles. (Assez commun dans les Pyrénées Centrales).