Cette espèce est plus ou moins répandue dans la plupart des contrées de notre Flore où elle croît dans les champs, les endroits incultes et sur les vieux murs. C'est une plante de 8 à 30 cm, assez facile à reconnaître par ses feuilles dont le limbe est assez profondément et inégalement divisé sur les bords, excepté vers la base. Ses fleurs purpurines se montrent depuis le mois de mars jusqu'en octobre, et parfois encore en hiver.
Les feuilles, couvertes de petits poils, ont toutes un pétiole plus ou moins long, les inférieures ont un limbe beaucoup plus petit que celui des feuilles moyennes et à contour plus ou moins arrondi ; les feuilles supérieures sont rapprochées les unes des autres et l'entre-nœud qui est au-dessous de l'inflorescence est beaucoup plus allongé que les autres. Les fleurs ouvertes sont le plus souvent fertiles ; mais, au printemps, on trouve aussi d'autres fleurs fertiles qui restent sans s'ouvrir. Le calice est couvert de poils courts, à dents un peu plus longues que le reste du calice, aiguës et s'écartant les unes des autres après la floraison. La corolle des fleurs ouvertes mesure, en général, de 8 à 11 millimètres de longueur totale ; son tube presque droit, ordinairement dépourvu d'anneau de poils en dedans, s'élargit beaucoup vers le haut ; la lèvre supérieure de la corolle est entière et un peu velue extérieurement ; la lèvre inférieure présente un lobe médian bien développé et les deux lobes latéraux sont représentés chacun par une dent oblique. Les étamines ont leurs anthères barbues. Les 4 parties du fruit sont lisses à leur surface.
C'est une plante annuelle ou bisannuelle, à tiges florifères couchées ou redressées, à racine principale développée.
Distribution. Peut croître en général sur tous les terrains, mais préfère quelquefois les terrains siliceux (dans l'Aveyron, par exemple) ; ne s'élève pas à une grande altitude sur les diverses montagnes. France : se trouve dans presque toutes les contrées mais de distribution inégale ; par exemple : rare dans le Nord de la France, très rare en Alsace, assez rare en Lorraine ; commun dans la partie basse de la Région du Jura ; assez commun aux Environs de Paris ; assez rare dans la Normandie et dans l'Ouest ; rare ou assez rare dans le Perche, la Beauce, la Sologne ; commun ou assez commun dans l'Auvergne, la partie basse de la Corrèze et la Haute-Vienne ; extrêmement rare dans la partie haute de la Corrèze ; rare ou très rare en Bourgogne ; rare, assez rare ou assez commun dans le Bassin du Rhône ; assez commun dans l'Aveyron et dans le Bassin sous-pyrénéen ; assez rare dans le Tarn et dans l'Aude ; rare, assez rare ou manque dans la Région méditerranéenne. Suisse : çà et là dans toute la partie occidentale ; rare ou très rare ailleurs. Belgique : rare.
On a décrit 2 variétés de cette espèce ; ce sont les suivantes :
Variété dissectum Mutel (à feuilles très découpées).
Plante robuste ; feuilles supérieures obtuses, à découpures très profondes ; tube de la corolle dépassant nettement le calice. (Çà et là).
Variété decipiens Rouy (décevante)
Tube de la corolle pourvu d'un anneau de poils à l'intérieur. (Çà et là, rare).