Scrophulariaceae - - Erinus alpinus (L.)

Érine des Alpes

C'est une des plus jolies petites espèces qui, par ses fleurs élégantes mais sans odeur, veinées, roses ou d'un pourpre violacé, décore les rochers et les éboulis des hautes montagnes (les fleurs sont rarement blanches). La plante mesure de 5 à 15 cm, et forme des touffes gazonnantes à nombreuses tiges qui fleurissent depuis le mois de mai jusqu'au mois d'octobre, et quelquefois dans le reste de l'année.
Les feuilles inférieures sont groupées, presque en rosette, les autres sont alternes le long des tiges ; ces feuilles sont ovales, ou un peu en forme de spatule, plus ou moins profondément dentées dans leur partie supérieure, obtuses au sommet, sans pétiole ou à pétiole court. Les fleurs sont disposées en grappes courtes, dressées, terminant les tiges ; chaque fleur est placée sur un pédoncule égalant ou dépassant un peu la longueur du calice ou de la bractée qui est à la base de ce pédoncule (rarement plus court). Le calice est velu, à divisions assez étroites. La corolle présente un tube grêle, un peu resserré à son sommet et 5 lobes échancrés, peu inégaux dont l'ensemble s'étale dans un plan qui est oblique par rapport à la direction de l'axe du tube. Le style est extrêmement court et se termine par deux stigmates. Les nectaires, à la base de l'ovaire, sont très peu développés. Le fruit mûr est de forme ovoïde, renferme de nombreuses graines d'un gris rougeâtre, et est un peu moins long que le calice persistant qui l'entoure.
C'est une plante vivace, à tiges florifères velues, au moins dans leur partie supérieure, qui se perpétue et se multiplie par des bourgeons naissant sur sa tige souterraine. Cultivé comparativement dans les Pyrénées, près de Cadéac, à 720 m d'altitude et au col de la Paloume, à 2.400 m d'altitude, les plants de la station supérieure ont produit des fleurs d'un pourpre plus intense, des feuilles plus épaisses et d'un vert plus foncé. (G. Bonnier).

Noms vulgaires. En français : Erine, Mandeline. En anglais : Erinus, Liver-balsam. En allemand : Leberbalsam, Alpenleberbalsam. En flamand : Alpische-Balsembloem. En italien : Erino-odoroso.

Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale ; il existe une variété horticole à fleurs blanches.

Distribution. Préfère quelquefois, mais pas toujours, les terrains calcaires ; ordinairement limité entre 1.000 et 2.200 m d'altitude, mais peut descendre accidentellement à de basses altitudes, par exemple jusqu'à 350 m dans le Jura (vallée de l'Ain), et jusqu'à la même hauteur environ, près de Sassenage (en Dauphiné), parfois jusque dans la plaine (Lavaux, en Suisse). France : Jura, Bugey, Alpes, Cévennes, Corbières, Pyrénées. Suisse : Jura, Alpes.
Europe : Espagne, France, Suisse, Italie. Hors d'Europe : Algérie.

On a décrit 2 variétés de cette espèce ; ce sont les suivantes :

Variété hirsutus G.G. (hérissé)
Plante hérissée de poils articulés, d'aspect velu-blanchâtre, fragile. (Pyrénées, et parfois ailleurs dans les endroits secs).

Variété glabratus Lange (glabre).
Plante sans poils, sauf l'inflorescence, à tiges très grêles, à feuilles relativement petites ; pédoncules plus courts que les calices, au moment de la floraison. (Rare ; Pyrénées occidentales).

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