Boraginaceae - - Symphytum officinale (L.)

Consoude officinale

Cette plante, bien connue sous le nom vulgaire de « Grande Consoude », mesure de 40 cm à 1 m de hauteur et croît en abondance au bord des eaux, dans les prairies humides et dans les fossés de la plupart des contrées de notre Flore, où de mai en juillet, parfois jusqu'en août et même en septembre, se montrent ses fleurs blanchâtres, rosées ou violettes, parfois d'un blanc plus ou moins jaunâtre ou violacées ou d'un violet pourpre, ou encore d'un blane un peu verdâtre.
Les feuilles ont un limbe épais, ovale-allongé, qui se prolonge très longuement le long de la tige ; les feuilles inférieures sont plus grandes que les feuilles moyennes. Les divisions du calice, qui sont ovales-aiguës, mesurent plus des trois quarts de sa longueur totale. La corolle, de moins de 17 millimètres en général, a environ trois fois la longueur du calice et se termine par 5 dents qui sont renversées vers l'extérieur ; les éperons internes en forme d'écailles sont allongés, aigus et tout à fait renfermés dans l'intérieur de la corolle ainsi que les étamines dont les anthères sont plus longues que les filets. Le fruit est composé de 4 parties lisses et luisantes qui ne sont pas resserrées au-dessus de leur base.
C'est une grande plante toute velue ou hérissée, à tiges fleuries fortes, dressées, rameuses dans leur partie supérieure et dont les fleurs sont groupées en petites grappes qui sont ordinairement penchées et disposées deux par deux. La tige souterraine est épaisse, charnue et ses ramifications perpétuent ou multiplient la plante. (On a décrit de nombreuses anomalies de cette espèce : fleurs verdies, soit à pétales soudés en une corolle tubuleuse, soit à 5 pétales libres ; fleurs à divisions de l'ovaire relativement très grosses ; fleurs verdies portant sur l'axe de la fleur, au-dessus du calice, un bourgeon qui peut développer une inflorescence ; fleurs à 4 sépales, 4 divisions à la corolle, 4 étamines ; fleurs à 6 sépales, 6 divisions à la corolle, 6 étamiues ; fleurs dont le tube de la corolle porte extérieurement dix petites languettes colorées, etc.).

Noms vulgaires. En français : Grande-Consoude, Consoude, Consoude-officinale, Consoude-commune, Confée, Consyre, Grande-Consyre, Herbe-à-la-coupure, Oreille-d'âne, Pecton, Langue-de-vache. En allemand : Beinwell, Beinheil, Schwarzwurzel, Wallwürze. En flamand : Gemeene-Smeerwortel, Heelwortel, Groot-Smeerkruid, Vet-Wortel, Waal-wortel, Scheur-wortel. En anglais : Common-Comfrey, Alum, Black-root, Kint-back, Ass-ear. En italien : Consolida-maggiore, Erba-Confermo, Simfito.

Usages et propriétés. Dans quelques contrées, on consomme les sommités et les racines de cette espèce. Traitée par le bismuth, la plante peut servir à donner à la laine une teinture solide de couleur brune ; dans certaines régions de Hongrie, on utilise les racines pour fabriquer un fard rouge ; ou a aussi employé les feuilles pour la préparation d'une sorte de colle qui sert à apprêter la laine (que l'on mélange avec du poil de chèvre) avant de la filer. Les abeilles visitent abondamment les fleurs de cette espèce lorsque la corolle a été percée, vers sa base, par les Bourdons sauvages ; le nectar recueilli, qui est d'excellente qualité, est produit par un nectaire blanchâtre formé d'un anneau situé à la base et autour de l'ovaire, et cet anneau se prolonge en 4 proéminences opposées aux 4 parties de l'ovaire. Cultivé comme plante ornementale. Il en existe plusieurs variétés horticoles ; par exemple : la variété « bohemicum » à fleurs rouges ou d'un rouge pourpré ; la variété « patens » à fleurs d'un pourpre bleuâtre ou roses ; la variété « luteo-marginatum » à fleurs bordées de jaune ; on cultive, en Amérique, une variété dont les fleurs sont bordées d'une teinte blanc-crème. La « Grande-Consoude » est une plante vulnéraire encore très usitée dans les campagnes ; la pulpe râpée, appliquée sur les plaies ou sur les brûlures, produit en général un rapide soulagement. Les feuilles et les parties souterraines de la plante sont mucilagineuses et un peu astringentes ; les racines sont adoucissantes. On a utilisé cette espèce contre la dysenterie et contre le catarrhe. La plante recèle un alcaloïde toxique, la symphytocynoglossine, qui paralyse le système nerveux, mais la plante fraîche n'est pas pour cela vénéneuse, car elle ne contient que 0,0021 % de cet alcaloïde. On trouve aussi dans la plante un glucoalcaloïde, la consolidine, donnant comme produit séparé l'alcaloïde appelé consolicine. Il existe dans les parties souterraines de l'asparagine, de l'amidon, des sucres (saccharose surtout), des gommes, etc. Les cendres de la plante renferment, pour cent : 21 de silice ; 12,4 de chlore ; 14,6 de chaux ; 35 de potasse ; 4,7 de soude ; 5 d'acide phosphorique ; 4 de magnésie ; 1 d'acide sulfurique ; 0,8 de sesquioxyde de fer.

Distribution. En général, ne s'élève pas à de grandes altitudes sur les montagnes ; ne se trouve dans le Jura que jusqu'à la zone des sapins. France : commun dans la plupart des contrées du Nord, de l'Ouest, de l'Est et du Centre de la France, mais ailleurs est de distribution assez inégale ; par exemple : assez commun dans la Gironde, rare dans les Landes, assez rare dans les Basses-Pyrénées ; rare ou très rare dans toute la chaîne des Pyrénées ; très rare dans le Tarn et l'Aveyron où il se trouve seulement près des habitations ; commun dans la Limagne mais très rare dans le Limousin et manque dans le Cantal ; rare ou assez rare dans la Région méditerranéenne, etc. Suisse : commun. Belgique : commun en général, mais assez rare dans la Région de l'Ardenne.
Europe : presque toute l'Europe jusque dans la partie méridionale de la Péninsule Scandinave, mais peu commun dans la Région méditerranéenne. Hors d'Europe : Bithynie, Oural, Sibérie occidentale ; naturalisé dans l'Amérique du Sud.

On a décrit 2 variétés et 2 sous-variétés de cette espèce ; les 2 variétés sont les suivantes :

Variété lanceolatum Weinm. (à feuilles lancéolées)
Feuilles inférieures à limbe plus ou moins étroitement allongé, à pétiole long ; tiges de moins de 70 cm en général, rameuses dans leur partie supérieure ; fleurit en avril et mai. (Commun ou assez commun en beaucoup de contrées).

Variété rectiflorum Touss. et Hosch. (à fleurs dressées).
Grappes dressées ; pédoncules des fleurs non renversés ; calice ouvert après la floraison ; plante très velue. (Normandie et çà et là).

Remarque :
Une espèce voisine de la précédente, le Symphytum asperrimum M.B. du Caucase et qui s'en distingue surtout par ses feuilles très amples et très rudes, a été parfois recommandée comme plante fourragère, mais sa culture n'offre pas d'intérêt pratique, car cette espèce ne se développe réellement bien que dans des sols fertiles où il est préférable de cultiver d'autres plantes fourragères.

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