Cette mignonne petite plante à tiges couchées sur le sol, au feuillage élégant, épanouit ses menues fleurs jaunes, isolées, depuis le mois de mai jusqu'au mois de septembre dans les forêts, les bois humides, surtout dans les régions montueuses ou même montagneuses ; les tiges mesurent 10 à 40 cm de longueur et ne sont pas fleuries dans leur partie terminale. Les feuilles sont sans poils, opposées, largement ovales, aiguës au sommet, à pétiole court. Chaque fleur est placée à l'aisselle d'une feuille, sur un pédoncule aussi long ou plus long que la feuille ; ces pédoncules sont très grêles et fortement recourbés dans leur partie supérieure après l'épanouissement des fleurs. Le calice est à 5 divisions très étroites, non en cœur renversé, très aiguës. La corolle, large d'environ 1 centimètre lorsque la fleur est ouverte, est à 5 lobes ovales et à tube très court. Les 5 étamines ont les filets libres entre eux jusqu'à leur base. Le fruit mûr est globuleux et à peu près de la même longueur que le calice persistant qui l'entoure.
C'est une plante vivace, sans poils, à tiges couchées puis redressées, à rameaux souterrains très allongés et portant des feuilles réduites à des écailles ; les tiges couchées acquièrent assez tardivement des racines adventives qui se développent près de l'insertion des feuilles. La plante se perpétue et se multiplie par les divisions de ses tiges souterraines.
Noms vulgaires. En français : Corneille-des-bois, Mouron-jaune. En anglais : Yellow-Pimpernel. En allemand : Gelber-Waldpimpernel, Hainfelberich, Hainweiderich. En flamand : Boschwederik. En italien : Centonchio-giallo.
Usages et propriétés. Plante vulnéraire et astringente. Contient une diastase, la primevérase.
Distribution. Préfère souvent les terrains siliceux et argileux, mais peut croître cependant sur les terrains calcaires comme dans la forêt de Haie en Lorraine ou dans le Massif de la Chartreuse en Dauphiné ; ne s'élève guère à plus de 1.800 m d'altitude dans les Alpes, à plus de 1.300 m dans les Cévennes, ni à plus de 1.200 m dans les Vosges ou dans les Corbières ; ne descend pas ordinairement au-dessous de 750 m d'altitude dans les Cévennes, mais peut se trouver aux plus basses altitudes dans le Centre, le Nord, le Nord-Est ou l'Ouest de la France et dans les Alpes. France : çà et là, inégalement distribué, mais manque dans la Région méditerranéenne proprement dite ; par exemple : çà et là dans l'Ouest (commun en Bretagne au Nord-Ouest et à l'Ouest de Rennes et de Vannes) ; peu commun en Normandie ; assez commun dans les Ardennes schisteuses ; commun en Alsace ; assez rare en Lorraine et dans la chaîne jurassique ; assez commun dans l'Auvergne et le Limousin ainsi qu'eu Savoie, en Dauphiné et dans la partie montagneuse des Alpes-Maritimes ; commun dans l'Aveyron et le Tarn ; rare dans la Sarthe, le Perche, la Sologne, la Beauce, la Champagne, la Bourgogne, etc. Suisse : commun, mais seulement assez commun dans le Jura suisse. Belgique : assez commun dans les Régions jurassique, houillère et de l'Ardenne ; assez rare dans la Région hesbayenne ; très rare dans la Région campinienne et dans la Région littorale.
Europe : presque toute l'Europe jusque dans la Norvège occidentale. Hors d'Europe : Caucase.