Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Arctostaphylos uva-ursi (L.) Sprengel
Ce sous-arbrisseau croît dans les bois et sur les rochers des hautes montagnes où ses tiges couchées, traînantes, parfois pendantes, constituent des touffes bien fournies ; ces tiges peuvent atteindre jusqu'à 2 mètres de longueur, mais mesurent le plus souvent de 50 cm à 1 m 20. Les fleurs, de couleur rosée ou d'un blanc-rosé, se montrent depuis le mois d'avril jusqu'au mois de juin ; les fruits rouges mûrissent en août et septembre.
Les feuilles, épaisses et coriaces, persistent pendant l'hiver ; elles ont un court pétiole et leur limbe ovale, obtus au sommet, dont la partie la plus large se trouve à peu près vers les deux tiers de sa longueur à partir de la base, est vert et luisant à la face supérieure, plus pâle en dessous et à fin réseau de nervures ; ces feuilles sont sans poils et non bordées de cils lorsqu'elles sont développées, car lorsqu'elles sont très jeunes, les feuilles des nouveaux rameaux sont plus ou moins ciliées-laineuses sur le pourtour du limbe et du pétiole. Le calice est à 5 dents larges et courtes. La corolle se termine par 5 divisions très courtes, velues à la face interne et plus ou moins enroulées en dehors. Les filets des étamines sont couverts de petits poils, et les anthères portent sur le dos deux appendices étroits qui sont presque aussi longs que les filets des étamines. Les fruits sont globuleux et mesurent, lorsqu'ils sont mûrs, de 4 à 6 millimètres de diamètre ; ils sont de saveur âpre. Les fleurs sont groupées par 5 à 12 en petites grappes serrées, terminant les rameaux et apparaissent après les feuilles de l'année.
C'est un sous-arbrisseau dont les ramifications f euillées et fleuries sont plus ou moins redressées sur les tiges rampantes et traînantes ; les jeunes pousses sont poilues. La plante se perpétue et se multiplie par les ramifications de sa tige souterraine et aussi parfois par des marcottes naturelles, certaines ramifications rampantes et fixées au sol par leurs racines adventives se détachant du pied principal. (On a trouvé des exemplaires dont les fleurs présentaient 6 ou 7 carpelles).
Noms vulgaires. En français : Raisin-d'ours, Busserole, Buxerole, Arbousier-traînant. En allemand : Bärentraube, Wolfs-beere. En flamand : Beerbes, Beerendruif. En italien : Uva-d'-orso, Uva-orsina. En anglais : Bearberry, Hard-berries, Bear's-bil-berry.
Usages et propriétés. Les fruits sont comestibles. Dans le Nord de l'Europe, on emploie les rameaux et les feuilles pour le tannage des peaux, en particulier pour la préparation du « marocain » ou « cuir de Russie », de Kazan ; les feuilles, traitées par le sulfate de fer, fournissent une teinture noire ; par l'alun, une teinture grise ; en Irlande, on en obtient pour teindre la laine une substance tinctoriale d'un brun foncé. Cultivé comme plante ornementale, quelquefois même pour faire de petites haies ; la plante, surtout lorsqu'elle est en fruits, est d'un bel effet décoratif. Les fleurs, lorsque l'espèce ne croît pas à une altitude trop élevée, peuvent être visitées par les abeilles, qui y recueillent un excellent nectar produit par les tissus spéciaux situés à la base et sur les côtés de l'ovaire. La plante est diurétique et astringente ; les feuilles en infusion ou desséchées et réduites en poudre sont usitées contre les maladies des reins. La plante contient de l'arbutine, de la méthylarbutine, de l'éricoline, une substance colorante, de l'hydroquinone, des acides gallique, citrique, mannitique, quinique et formique.
Distribution. Peut s'élever, dans les Alpes jusqu'à 2.400 mètres d'altitude ; presque limité entre 600 et 1.000 m d'altitude dans l'Aveyron, entre 1.500 et 2.000 mètres d'altitude dans le Valgandemar. France : Vosges (où il est très rare) Jura (rare), Alpes (assez commun), Corbières (assez commun), Pyrénées (commun), Cévennes (assez commun), Tarn (extrêmement rare), Aveyron (assez rare et seulement sur les Causses) ; régions montagneuses de la Provence et des Alpes-Maritimes, Mont Ventoux, assez commun dans la zone montagneuse du Gard et de la Lozère, très rare dans celle de l'Hérault (Pardailhan à 700 m d'altitude) ; très rare dans la Haute-Loire ; rare ou très rare en Auvergne ; extrêmement rare dans la Côte-d'Or et en Saône-et-Loire (Etaule).
Europe : presque toute l'Europe sauf le Sud-Est de l'Europe. Hors d'Europe : Caucase, Sibérie, Amérique boréale.