C'est un élégant petit sous-arbrisseau, de 10 à 40 cm, qui croît surtout dans les marais tourbeux des montagnes, beaucoup plus rarement sur des plages tourbeuses au bord de la mer. Les fleurs, d'un blanc-rosé, se montrent depuis le mois de mai jusqu'au mois de juillet. Elles sont penchées, groupées par 2 à 8 en grappes simples presque en ombelles au sommet des rameaux, et les pédoncules des fleurs ont 4 à 5 fois la longueur de la fleur, en général.
Les feuilles persistent pendant l'hiver, elles ont un très court pétiole ; le limbe est coriace, entier, ovale-allongé ou étroit, terminé par une petite pointe, vert et luisant sur la face supérieure, sans poils, blanchâtre sur la face inférieure, où la nervure médiane est très saillante, ordinairement plus ou moins enroulé en dessous par les bords. Le calice a des divisions ovales. La corolle est un peu anguleuse dans sa longueur, à divisions courtes et très étalées ou même enroulées en dehors. Les dix étamines ont leurs anthères pourvues de deux appendices étroits et allongés. Le fruit mûr est un peu globuleux, à 5 angles, à la fois noirâtre et glauque.
Ce petit arbrisseau présente des tiges couchées vers leur base et munies de racines adventives, puis redressées. La plante se perpétue et se multiplie par des bourgeons nés sur les tiges souterraines.
Noms vulgaires. En italien : Andromeda-Verginella. En allemand : Wilder-Rosmarin, Poleigränke. En flamand : Rotsbes. En anglais : Wild-Rosemary, Holy-Rose.
Usages et propriétés. Les rameaux fournissent une teinture noire et brillante, et sont employés en Russie pour remplacer la « noix de galle » dans les fabriques de soieries. Cultivé comme plante ornementale ; il en existe de nombreuses variétés horticoles à fleurs roses, blanches, rouges, etc. La décoction des fruits est enivrante ; les feuilles sont narcotiques et renferment de l'andromédine, substance toxique. Vénéneuse.
Distribution. Ne s'élève pas dans la zone alpine supérieure ; dans les Vosges et la chaîne jurassique, se rencontre surtout dans la zone des sapins. France : Vosges, chaîne du Jura, Alpes d'Annecy (où il est rare) ; Pyrénées ; Auvergne (assez rare au Mont-Dore, rare dans le Cantal) ; rare dans la Loire, la Lozère ; très rare dans l'Aveyron (tourbières d 'Aubrac à 1.300 m d'altitude) ; très rare dans la Seine-Inférieure, l'Eure, la Manche. Suisse : tourbières du Jura et des Alpes. Belgique : rare dans les Régions campinienne et de l'Ardenne ; très rare dans la Région houillère (Baudour) ; extrêmement rare dans la Région littorale.
Europe : France, Suisse, Belgique, Europe centrale, Sud de la Russie, Nord de l'Italie. Hors d'Europe : Sibérie, Amérique boréale.
On a décrit 2 variétés de cette espèce ; ce sont les suivantes :
Variété revoluta Lodd. (à feuilles très enroulées).
Feuilles paraissant très étroites et allongées par suite du très fort recourbement du limbe sur ses bords vers sa face inférieure. (Çà et là).
Variété latifolia Lodd. (à larges feuilles).
Feuilles relativement larges, à contour elliptique, non enroulées en dessous par les bords. (Çà et là).