Asteraceae - - Tragopogon pratensis (L.)

Salsifis des prés

Cette espèce est commune dans les prés et sur les talus humides ou les berges des cours d'eau dans presque toutes les contrées de notre Flore. C'est une plante de 30 à 80 cm en général, mais dont la taille peut parfois s'abaisser à 15 cm ou même 12 cm sur les sols argileux. Les capitules de fleurs jaunes s'épanouissent depuis le mois de mai jusqu'au mois de juillet et parfois encore au mois d'août.
Les feuilles sont dressées, élargies à la base et embrassant la tige, s'amincissant très longuement dans leur partie supérieure en une longue pointe qui est assez souvent onduleuse ou tortillée. Les tiges sont un peu plus épaisses au-dessous des capitules mais ne sont pas largement renflées en massue à leur sommet. L'involucre est ordinairement formé par 8 bractées (rarement 5 à 7) ovales-allongées se terminant en pointe. Les fruits mûrs sont grisâtres, rarement d'un gris-verdâtre, à aigrette d'un blanc plus ou moins teinté de violet.
C'est une plante bisannuelle, à racine principale développée, à tiges florifères feuillées sur toute leur longueur, souvent rameuse. Les fleurs demeurent rapprochées les unes des autres dans un même capitule, pendant les temps humides. Lorsqu'il fait beau, ces fleurs s'étalent en rayonnant pendant toute la matinée. Vers 11 heures, les fleurs se resserrent, et demeurent ainsi pendant toute là soirée et pendant la nuit. La plantule a deux cotylédons très allongés et sans pétiole, de 50 à 60 millimètres de longueur sur 2 à 3 millimètres de largeur. En examinant à la loupe la partie extérieure du fruit, on distingue, vers sa base, un léger rétrécissement circulaire qui marque la limite entre la base du fruit proprement dit et le court pied ou pédoncule qui le porte. Au moment de la germination, la radicule en se développant provoque la formation de fentes assez régulières qui peuvent se prolonger en remontant au plus jusque vers le tiers inférieur du fruit dont l'enveloppe, doublée du mince tégument de la graine, coiffe alors pendant assez longtemps la partie supérieure des deux cotylédons restant accolés entre eux. (On a décrit de nombreuses anomalies de cette espèce : tiges fasciées, c'est-à-dire plus ou moins longuement soudées entre elles ; fleurs verdies sous l'influence d'animaux parasites ; souvent alors les fleurs sont déformées avec une corolle régulière, en tube, les poils de l'aigrette remplacés par de petites bractéés vertes ; parfois même, à l'aisselle du Carpelle, apparaît une fleur supplémentaire ou même un petit capitule secondaire, etc.). Le type principal est caractérisé par l'ensemble des fleurs du pourtour qui présente à peu près la même longueur que l'involucre ; le tube formé par la réunion des anthères est comme doré dans sa partie inférieure et brun dans sa partie supérieure.

Noms vulgaires. En français : Salsifis-des-prés, Barbe-de-bouc, Barbe-de-chèvre, Barbe-de-vieillard, Cercifis, Ratabout. En allemand : Wiesenbockbart, Morgenstern, Bienenstern, Wilder-Bocksbart, Wolfsbart. En flamand : Beemd-Boksbaard. En italien : Barba-di-becco, Raponzolo-salvatico, Barba-di-prete, Salsifino. En anglais : Yellow-goat's-bearb, Star-of-Jerusalem, Nap-at-noon, Buck's-beard, Jack-by-the-hedge.

Usages et propriétés. Les feuilles et les racines peuvent être consommées au printemps. En général les bestiaux, sauf les chèvres, sont très friands de cette plante. Parfois cultivé comme plante ornementale. La racine est apéritive et pectorale.

Distribution. Peut s'élever dans les montagnes jusqu'à plus de 2.000 m d'altitude. France : très commun ou commun en général ; moins répandu en certaines contrées : assez commun seulement dans le Nord de la France, dans le Languedoc, et dans une partie du Sud-Ouest ; peu commun dans la Dordogne. Suisse : commun. Belgique : assez commun dans les Régions houillère et jurassique ; assez rare dans les Régions hesbayenne et campinienne ; rare ailleurs.
Europe : presque toute l'Europe jusqu'au cercle polaire arctique ; moins répandu dans les parties les plus méridionales et orientales de l'Europe. Hors d'Europe : Kurdistan, Caucase, Sibérie ; naturalisé dans l'Amérique du Nord.

On a décrit 1 sous-espèce, 2 races et 1 sous-variété de cette espèce ; ce sont les suivantes :

Sous-variété tortilis Koch (tortillé)
Feuilles ondulées sur les bords et terminées par une longue pointe tortillée. (Commun).

T. minor Fries (S. mineur).
Corolles n'ayant que la moitié ou les deux tiers de la longueur de l'involucre ; feuilles très étroites, plus ou moins pliées en gouttière. (Çà et là).

T. lamottei Rouy (S. de Lamotte).
Corolles d'un jaune doré ayant à peu près la même longueur que l'involucre ; capitules mesurant environ 45 mm de largeur lorsqu'ils ont leurs fleurs étalées ; tube formé par les anthères d'un brun presque noir dans sa partie supérieure ; fruits mûrs d'un gris verdâtre. (Rare : au Mont-Dore et au Puy-de-Dôme en Auvergne ; à l'Hospitalet dans l'Ariège).

T. orientalis L. (S. d'Orient)
Corolles plus longues que l'involucre ; capitules ayant de 55 cm à 68 mm de largeur lorsque teurs fleurs sont étalées ; tube formé par les anthères présentant souvent 5 stries noires longitudinales ; fruits dont la partie renflée mesure environ une fois et demie la longueur de la partie du fruit amincie en bec. (Çà et là ; plus répandu dans le Midi de la France).

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