Cette espèce est commune ou assez commune dans presque toutes les contrées de notre Flore où l'on en rencontre plusieurs formes différentes. Elle est constituée par des plantes de 30 à 80 cm dont les capitules de fleurs jaunes s'épanouissent depuis le mois de juin jusqu'au mois de septembre.
Toutes ces formes ont les caractères communs suivants. L'involucre est peu ou pas ventru, et ses bractées ne sont pas pliées en long en forme de carène de bateau, au moins pendant la floraison. Les fruits, peu courbés ou droits, bruns ou d'un brun-jaunâtre, mesurent de 3 millimètres et demi à 5 millimètres de longueur.
Ce sont des plantes bisannuelles ou pèrennantes (c'est-à-dire pouvant vivre plusieurs années), à tiges florifères dressées, poilues ainsi que les feuilles. Les racines produisent des bourgeons adventifs qui perpétuent et multiplient la plante. (On a trouvé des échantillons à rameaux fasciés, c'est-à-dire soudés entre eux dans leur longueur ; d'autres à fleurs verdies ; d'autres encore à capitules présentant un petit capitule secondaire, etc.).
Noms vulgaires. En français : Piéride, Herbe-aux-vermisseaux. En allemand : Bitterich, Bitterkraut, Gelbe-Chichorien. En flamand : Bitterkruid. En italien : Lattainola-pungente. En anglais : Yellow-succory, Langley-beef, Hawkweed.
Distribution. Le type principal préfère souvent les terrains calcaires et argileux et est plus rare sur les terrains siliceux, mais certaines variétés se plaisent au contraire sur les terrains schisteux ; peut s'élever sur les montagnes jusqu'à 2.250 m d'altitude. France : commun ou assez commun en général, mais peu commun dans l'Ouest au nord de la Loire, et assez rare ou même rare sur le littoral méditerranéen proprement dit. Suisse : commun. Belgique ; commun ou assez commun dans les Régions houillère, hesbayenne et jurassique ; rare ailleurs.
Europe : Europe centrale, (jusqu'en Danemark), occidentale et méridionale. Hors d'Europe : Caucase, Perse, Sibérie, Japon ; naturalisé dans l'Amérique du Nord.
On a décrit 2 sous-espèces, 2 races et 11 variétés de cette espèce. Les sous-espèces, les races et les variétés les plus intéressantes sont les suivantes :
Variété umbellata Rouy (en ombelle)
Plante fortement couverte de poils raides ; feuilles assez étroites ; capitules sur des rameaux courts groupés en corymbe simple ou apparemment presque en ombelle. (Commun ou assez commun).
Variété gracilis Rouy (grêle)
Plante assez grêle, couverte de poils assez fins ; feuilles à peine rudes au toucher, à dents peu profondes ; capitules peu nombreux, à involucres plus ou moins contractés à la maturité. (Assez rare).
P. pyrenaica L. (P. des Pyrénées)
Rameaux plus ou moins épaissis au-dessous des capitules ; feuilles supérieures et moyennes souvent en cœur renversé à la base et embrassant la tige par deux lobes arrondis ; involucre à bractées noirâtres, toutes dressées ; fruits très faiblement arqués, mesurant de 4 à 5 mm. de longueur. (Montagnes).
P. sonchoides Vest. (P. Faux-Laiteron).
Rameaux allongés, grêles, épaissis juste au-dessous des capitules, et n'ayant, à cet endroit, que 1 à 2 mm de largeur. Cette race est composée de nombreuses variétés. (Montagnes).
P. benearnensis Rouy (P. du Béarn).
Feuilles toutes entières, non sinueuses, très longues, les feuilles inférieures ayant de 20 à 30 cm de longueur ; capitules de plus de 25 mm. de largeur. (Très rare : Basses-Pyrénées dans la forêt d'Irati et aux environs de Gabas).
P. spinulosa Bert. (P. spinuleux)
Involucre de 10 à 13 mm de largeur, à bractées couvertes de longs poils en crochet et de poils simples et courts ; à la maturité, ces bractées finissent par prendre une forme en carène de bateau ; les bractées extérieures sont très étalées dans leur partie supérieure ; fruits peu arqués, bruns. (Midi et Sud-Est de la France).
