Les formes que l'on peut grouper sous ce nom sont des plantes de 35 à 80 cm. qui épanouissent leurs capitules de fleurs jaunes dans les bois, en avril et mai ; on rencontre le type principal dans une grande partie de notre Flore.
On reconnaît principalement ces plantes à leurs feuilles inférieures qui sont souvent très espacées sur la tige, et dont le limbe se rétrécit à la base ou est un peu en cœur renversé mais jamais profondément échancré à la base. Les capitules sont ordinairement solitaires ou groupés par 2 à 3 au sommet des tiges fleuries. Les feuilles inférieures, mais situées un peu au-dessus de celles qui sont tout à fait à la base, ont un limbe qui va en se rétrécissant vers le bas, plus ou moins en forme de pétiole, et les feuilles situées tout à fait à la base ont un limbe nettement et brusquement distinct du pétiole allongé qui le supporte. L'involucre est composé de bractées velues et ciliées, ovales-allongées, en pointe au sommet. Les fruits sont tous couverts de petits poils ; parfois ceux du pourtour sont sans poils ; les fruits des fleurs en tube sont surmontés chacun d'une aigrette ; ceux des fleurs en languette sont sans aigrette.
Ce sont des plantes vivaces, à tige florifère creuse en dedans, revêtue de petits poils, et glanduleuse dans sa partie supérieure. Le type principal se reconnaît à ses feuilles inférieures à limbe non en cœur renversé, à sa tige souterraine portant de longues ramifications, et, au réceptacle commun qui est sans poils ou ne présente que quelques poils au fond des alvéoles.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale ; il existe une variété horticole « excelsum » plus robuste, plus élégante, à capitules de 8 à 10 cm. de largeur. Les feuilles desséchées et préparées sont employées parfois comme le tabac, soit pour fumer, soit pour priser. Plante vulnéraire, tonique et résolutive.
Distribution. Ne s'élève pas à une grande altitude sur les montagnes. France : çà et là en diverses contrées, mais jamais très commun : rare en Normandie et aux environs de Paris, Centre (très rare en Perche, Beauce, Sologne), çà et là dans l'Ouest, très rare en Lorraine (côte de Saint-Mihiel, près de Thionville), très rare dans l'Aveyron, rare dans le Gard, rare dans les Pyrénées, rare en Provence (Les Maures, environs de Gonfaron, de Roquebrune, forêt de Dom). Europe : Péninsule ibérique, Grande-Bretagne, Italie, France. Hors d'Europe : Afrique septentrionale.
On a décrit 1 race et 1 variété de cette espèce ; on a décrit aussi comme sous-espèce, sous le nom de Doronicum carpetanum, une forme qui est probablement un hybride entre les espèces D. pardalianches et D. austriacum. La race et la variété sont les suivantes :
D. emarginatum Le Grand (D. émarginé)
Feuilles inférieures à limbe un peu en cœur renversé ou échancré à la base, sans poils ; tige souterraine sans rameaux allongés ; fruits couverts de petits poils sauf ceux du pourtour qui sont sans poils. (Indre, Maine-et-Loire, Mayenne).
Variété discoideum Le Grand (à fleurs toutes en tube).
Capitules sans fleurs en languette. (Rare).