Cette espèce, bien connue sous le nom de « Pâquerette » parce que ses pieds fleuris commencent à devenir très nombreux vers l'époque de Pâques, se trouve dans les prés, les gazons, sur les talus, dans les bois de toute l'étendue de notre Flore. Sa taille varie de 4 à 20 cm. ; cette plante peut fleurir pendant toute l'année. Les fleurs en languette sont blanches, blanches et rougeâtre en dehors ou plus rarement purpurines.
Les feuilles sont ordinairement toutes à la base. Ces feuilles sont plus ou moins crénelées sur les bords, parfois entières, à limbe ovale, plus élargi en dessous de leur sommet, atténuées en pétiole à la base. Les capitules, solitaires au sommet de chaque tige, ont généralement de 18 à 22 millimètres de largeur (très rarement beaucoup moins). Les fruits sont petits ; ceux de la partie centrale du capitule sont sans poils ou presque sans poils : les autres sont velus.
C'est une plante vivace qui se multiplie ou se perpétue par des bourgeons nés sur la tige souterraine. (On a décrit de nombreuses anomalies de cette espèce : tiges fasciées, c'est-à-dire soudées entre elles dans leur longueur ; présence d'un second capitule ; apparition de plusieurs capitules secondaires libres ou soudés avec le capitule principal ; complications plus ou moins grandes de l'inflorescence ; nombreux rameaux florifères sortant d'une même rosette de feuilles de la base ; fleurs en languette sur deux rangs ou même plus nombreuses, parfois toutes les fleurs développées en languette ; bractées de même forme que celles de l'involucre, mais espacées en dessous, sur la tige, et portant chacune à leur aisselle une seule fleur en languette ; verdissement des fleurs, accompagné parfois d'un développement extraordinaire des bractées de l'involucre qui prennent alors la même forme que les feuilles de la base ; fleur centrale du capitule produisant à son aisselle une seconde fleur qui parfois donne elle-même naissance à une troisième fleur supplémentaire ; etc.).
Le type principal se reconnaît à ses feuilles dont la nervure moyenne est seule nettement marquée, à l'involucre dont les bractées sont très obtuses au sommet, aux feuilles non grisâtres et qui, lorsqu'elles sont âgées, ne portent presque plus de poils.
Noms vulgaires. En français : Pâquerette, Petite-Marguerite, Fleur-de-Pâques, Margriette, Magriette. En allemand : Maaslieb, Tausendschön, Gänseblümchen, Augenblümchen, Grasblume, Frühblume, Wildes-Massliebchen, Klein-Beinwellen, Osterblümchen. En alsacien : Zitterrösle, Zeitlöslein. En flamand : Madeliefje, Schapebloem. En italien : Marghetina, Bellide-dei-prati, Fior-di-prima-vera, Primo-fiore-di-prato, Fior-gentile, Bellide-minore. En anglais : Daisy, Bonwort, Less-consound, Mary-gowland, Dicky-daisy, Dog-daisy.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale. Il en existe d'assez nombreuses variétés horticoles : à capitules plus grands et à fleurs toutes en languette, à fleurs toutes en tube et comme tuyautées, à feuilles panachées, à capitules de fleurs blanches, rouges, panachées ; « double à cœur rouge » dont les fleurs centrales sont rouges surtout au début de ia floraison du capitule ; « mère de famille» ou « mère gigogne» ou « Hen-and-chickens » ou « Stiefmütterchen », à capitule principal entouré de petits capitules supplémentaires portés chacun sur un rameau plus ou moins long. N'est visité par les abeilles que pour la récolte du pollen. Plante vulnéraire, émolliente, résolutive, détersive, diurétique. La plante contient de l'inuline ; les capitules renferment des acides malique, vinique, acétique, oxalique, du tanin, de la cire, une huile grasse et une huile essentielle.
Distribution. Peut se trouver dans les hautes altitudes, mais moins fréquemment qu'aux altitudes inférieures. France, Suisse et Belgique : commun.
Europe : presque toute l'Europe sauf dans les contrées très septentrionales. Hors d'Europe : Ouest de l'Asie ; Nord de l'Afrique ; Ile Madère.
On a décrit 1 sous-espèce, 2 races et 1 variété de cette espèce ; ce sont les suivantes :
Variété caulescens Rochebrune et Savatier (à tige feuillée).
Tige feuillée dans sa partie inférieure ainsi que les rejets produits par la tige souterraine. (Assez rare : çà et là dans les endroits ombragés et humides).
B. pumila Arvet-Touvet et Dupuy (P. naine).
Capitules dont l'involucre n'a que 4 à 6 mm de largeur, à bractées ordinairement vertes et presque sans poils ; feuilles élargies ; tige souterraine très grêle ; plante de 4 à 7 cm, presque sans poils. (Environs de Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées).
B. silvestris Cyr. (P. sauvage)
Feuilles poilues-grisâtres, ordinairement ovales-allongées, arrondies au sommet, très longuement amincies en pétiole vers leur base, à 3 nervures principales. Involucre composé de bractées d'un vert-noirâtre, plus ou moins aiguës au sommet ; plante ne fleurissant, le plus souvent, que du mois de septembre au mois de novembre. (Région méditerranéenne).
B. pappulosa Boiss. (P. à aigrettes)
Fruits surmontés chacun d'une aigrette de poils écailleux qui n'ont que le cinquième ou le sixième de la longueur du reste du fruit. (Commun ou assez commun dans la Charente-Inférieure).