Les formes très nombreuses que l'on peut réunir sous ce nom général croissent dans les bois, les pâturages ou les endroits rocailleux, dans presque toute l'étendue de notre Flore. Leur taille peut varier de 7 cm. à 1 mètre ; leurs fleurs jaunes s'épanouissent depuis le mois de juillet jusqu'au mois de septembre.
Ces formes, très variées, présentent les caractères communs suivants. Les feuilles sont un peu rudes sur les bords et plus ou moins couvertes de poils, quelquefois très peu nombreux. Ces feuilles sont simples, ovales-allongées, aiguës aux deux extrémités, les supérieures entières et sans pétiole, les inférieures ou moyennes dentées et pourvues d'un court pétiole. Les capitules de fleurs épanouies mesurent, en général, de 6 à 15 millimètres de largeur. Ces capitules sont disposés en une grappe générale et sont entremêlés de feuilles ou de bractées sensiblement de même forme que les feuilles. L'involucre de chaque capitule est composé de bractées inégales, membraneuses sur les bords. Les fruits sont jaunâtres, velus, munis de côtes fines.
Ce sont des plantes vivaces, à tiges fleuries dressées, à tige souterraine oblique ou horizontale, portant de nombreuses racines adventives. La plante se perpétue par des bourgeons nés sur cette tige souterraine. Dans les taillis âgés et ombreux, la plante tombe presque en léthargie, ne formant plus que quelques feuilles au-dessus de sa tige souterraine, mais si le taillis vient à être coupé, la plante donne naissance, dès l'année suivante, à une tige florifère très développée. Les pieds de la même plante, provenant de la plaine, ont été sectionnés, et cultivés comparativement sur la même terre : à Pierrefonds (Oise), au jardin de l'École Normale Supérieure à Paris, à Chamonix, à Cadéac (Hautes-Pyrénées), au col d'Aspin entre la vallée d'Aure et celle de Bagnères-de-Bigorre ainsi qu'au pic d'Arbizon dans les Pyrénées, à 2.400 m. d'altitude. Dans cette dernière station de culture, au bout de quelques années, la plante a produit des tiges aériennes très courtes ne formant plus que 2 à 3 capitules relativement grands, quelques feuilles épaisses et une tige souterraine dont le développement était considérable.
Dans les stations situées à 700 m., à 1.050 m. ou 1.500 m, d'altitude, les plantes ont présenté des caractères intermédiaires entre celles de la plaine et celles des très hautes altitudes (G. Bonnier).
Noms vulgaires. En français : Verge-d'or, Verge-dorée, Herbe-des-Juifs. En allemand : Golruthe, Magdhelle, Gülden-Wundkraut, St-Petersstab. En alsacien : Gulden-wundt-kraut. En flamand : Guldenroede. En italien : Verga-aurea, Erba-giudaica, Erba-pagana, Erba-da-pesci. En anglais : Common-golden-rod, Aaron's-rod, Saracen's-wound-wort.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale, particulièrement la race Solidago cambrica, plante naine qui sert à décorer les talus et les rocailles. Les fleurs sont très visitées par les abeilles qui y trouvent une ressource nectarifère importante à la fin de l'été. La plante est amère, détersive, astringente, vulnéraire, diurétique ; elle fait partie des plantes dites « vulnéraires suisses ». Les tiges souterraines et les racines renferment de l'inuline.
Distribution. Préfère le plus souvent les terrains siliceux : s'élève dans les Corbières jusquà environ 1000 m d'altitude, dans les Alpes jusqu'à 2.500 m. et exceptionnellement jusqu'à 2.800 m. d'altitude. France : commun en général ; peu commun sur le littoral méditerranéen. Suisse : commun. Belgique : commun en général ; assez rare dans la Région campinienne ; manque dans la Région littorale.
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Asie, Amérique septentrionale.
On a décrit 10 races et 15 variétés de cette espèce. Les principales races sont les suivantes :
S. minuta L. (S. diminué).
Capitules très peu nombreux, mesurant chacun de 10 à 15 mm. de longueur, en grappe non rameuse ; feuilles inférieures dont le limbe est à contour général presque en ellipse ; plante de 3 à 10 cm. (Régions subalpine et surtout alpine du Jura, des Alpes et des Pyrénées).
S. macrorhiza Lange (S. à gros rhizome)
Capitules assez peu nombreux, mesurant chacun de 10 à 12 mm. de longueur, en grappe serrée, portés chacun sur une ramification très courte de l'axe de la grappe ; feuilles presque sans poils, les inférieures à limbe ovale et obtus : tige souterraine allongée, oblique, à racines adventives très longues se développant dans le sable ; plante de 3 à 10 cm. (Sables maritimes et bois de pins dans le Sud-Ouest de la France).
S. alpestris W. et K. (S. alpestre).
Capitules assez peu nombreux, mesurant chacun de 12 à 20 mm. de longueur, en grappe assez serrée, portés chacun sur une ramification de l'axe de la grappe qui est plus longue que le capitule ; plante de taille assez variable. (Bois et prairies des hautes montagnes).
S. cambrica Hudt. (S. du Pays de Galles).
Capitules assez peu nombreux, élargis, à involucre de forme un peu ovoïde, assez serrés les uns contre les autres ; plante de 6 à 25 cm, à poils peu nombreux ; feuilles à limbe ovale-allongé, celles du milieu de la tige dentées. (Hautes montagnes).