Cette espèce, dont l'origine est incertaine, a été cultivée en grand, et se rencontre çà et là subspontanée. C'est une plante de 70 cm. à 1 m. 50, robuste, à capitules ovales, dont les fleurs lilacées ou d'un rose-lilas se montrent depuis le mois de juin jusqu'au mois d'août.
Les feuilles sont sans aiguillons ou presque sans aiguillons ; celles qui sont disposées par paires le long de la tige sont soudées ensemble deux à deux par leur base ; les feuilles inférieures ont un limbe ovale-allongé et porté par un pétiole ; toutes ces feuilles sont entières ou dentées. Les capitules ont, en général, 4 à 6 centimètres de longueur sur environ 3 centimètres de largeur. Les bractées de l'involucre sont étalées, ovales en pointe, toutes plus courtes que le capitule. Les bractées placées entre les fleurs ont à peu près la même longueur que les fleurs, et sont brusquement terminées chacune par une pointe recourbée en dehors. Le mode d'épanouissement des fleurs dans chaque capitule est le même que chez l'espèce Dipsacus sylvestris.
C'est une plante bisannuelle, à tige creuse en dedans, portant des aiguillons assez faibles. (On a décrit de nombreuses anomalies de cette espèce : tiges tordues et aplaties ; tiges fasciées, c'est-à-dire soudées ensemble dans leur longueur ; feuilles disposées en spirale ; feuilles verticillées par 3 ; axe du capitule plus ou moins divisé et formant plusieurs petits capitules secondaires ; fleurs verdies ; anomalies diverses des bractées de l'involucre et des petites bractées qui se trouvent entre les fleurs; etc.).
Noms vulgaires. En français : Chardon-à-foulons, Chardon-à-bonnetier, Charbon-à-drapier, Bain-de-Notre-Dame, Chardonnerette, Peigne-de-cardeur. En allemand : Karde, Weberkarde, Kartendistel, Bubenstrahl, Immerdurst. En flamand : Volders-Kaardebol, Wevers-kaarde, Kaard-Distel. En italien : Cardo-da-cardar, Cardo-dala-naioli, Scardinaccioli, Lattugoni, Cardo-da-panni. En anglais ; Teasel, Manured-teasel, Fuller's-teasel, Fuller's thistle, Clothier's-brush.
Usages et propriétés. Autrefois cultivé en grand ; ne l'est plus maintenant que très exceptionnellement. Les réceptacles des capitules étaient employés pour peigner le drap et le polir à la surface ; ces cardes naturelles servaient aussi à débarrasser les étoffes en laine ou en coton de leur bourre superficielle, afin de rendre l'étoffe plus lisse, moins perméable et d'en accroître l'épaisseur. Ce travail était fait primitivement à la main, puis avec des machines recouvertes de cardes naturelles; il est effectué maintenant avec des machines à cardes artificielles. Mais pour les draps fins et légers on continue encore, dans quelques cas, à préférer les machines à cardes naturelles : les tiges ont été utilisées pour fabriquer des bobines. La racine est apéritive.
Distribution. Ne s'élève pas sur les montagnes. France : çà et là, assez rarement subspontané. Belgique : rarement subspontané.
Europe : rarement subspontané. L'origine de cette espèce n'est pas connue.