C'est un arbrisseau, d'environ 1 à 5 mètres de hauteur, qui est très commun dans les bois, les haies, au bord des cours d'eau, dans presque toute l'étendue de notre Flore, et forme parfois des zones assez bien déterminées dans les basses altitudes des montagnes.
Son feuillage, qui rougit dès le mois d'août, le fait distinguer avant l'automne de la plupart des arbrisseaux, arbustes ou arbres environnants. Ses fleurs blanches paraissent après les feuilles, et s'épanouissent en mai et juin. Les fruits sont complètement mûrs en octobre. Les jeunes rameaux sont droits, effilés, dressés, d'un rouge luisant et vif, surtout au printemps. Les feuilles, à pétiole peu allongé, ont un limbe à contour elliptique et aigu au sommet ; les nervures principales secondaires sont arquées et convergentes vers le sommet de la feuille. Les fleurs sont disposées en corymbes rameux et il n'y a pas d'involucre à la base des inflorescences. Les pétales sont très étalés en dehors, beaucoup plus longs que larges, aigus vers le haut, couverts de petits poils sur la face qui est en dehors. Le nectaire, entourant la base du style, n'est pas très développé. Le fruit, d'environ 5 millimètres de longueur, globuleux, devient rouge puis noir à la maturité complète ; il est d'une saveur amère. C'est un arbrisseau dont la racine exhale une odeur nauséabonde et dont l'écorce a une odeur acre et assez désagréable. Il est très envahissant, car il se multiplie abondamment par marcottes naturelles et aussi par des bourgeons qui naissent sur les racines. Les tiges sont recouvertes d'une écorce brune à fines gerçures en long et en travers. (On a signalé d'assez, nombreuses anomalies de cette espèce : feuilles verticillées par 3 ou par 4 ; inflorescences à fleurs soudées entre elles ; nombre variable des parties semblables de la fleur ; étamines partiellement transformées en pétales ; fleurs à étamines ; soudure des pétales entre eux ; cohésion des pétales et des étamines ; verdissement des fleurs, etc.)
Noms vulgaires. En français : Cornouiller-sanguin, Sanguin, Bois-punais, Cornouiller-femelle, Olivier-de-Normandie, Puègne-blanche, Sanguine. En allemand : Blutrother-Hartigel, Beinholz, Blutruthen, Harten, Roter-Kornelbaum, Hundsdürlitze. En alsacien : Hundsdürlitzen. En flamand: Roode-Kornoelie, Roode-Kornoelje, Ganzepoolhout. En italien : Sanguine, Sanguigno, Sanguinello, Erba-sanguinella, Risanguine, Verga-sanguigna. En anglais : Cornelian-Cherry, Dogwood, Female-cornel, Bloody-dogwood, Cornel-tree.
Usages et propriétés. Le bois tenace, ferme, dur, compact, est employé comme celui de l'espèce Cornus mas, bien qu'il n'ait pas d'aussi grandes qualités ; on l'utilise aussi dans la vannerie ; il fournit un charbon qui peut servir à fabriquer la poudre de chasse. Les jeunes tiges, effilées et flexibles, servent aux enfants et aux oiseleurs pour fabriquer des pièges. Les fleurs sont assez peu visitées par les abeilles pour la récolte du nectar. Cet arbrisseau envahissant supporte le couvert des arbres et devient incommode par son abondance dans les cultures forestières. On cultive dans les jardins plusieurs variétés à feuilles panachées. Les fruits sont fébrifuges. Les graines renferment 17 à 20 % d'une huile spéciale (huile de Cornouiller) qui peut servir pour l'éclairage. Les fruits renferment du malate de calcium et une substance colorante particulière.
Distribution. Ne s'élève guère à plus de 1.200 m. d'altitude sur les diverses montagnes. France et Suisse : commun en général. Belgique : commun ou assez commun ; assez rare daus la Région campinienne ; rare dans la Région littorale.
Europe : presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Sibérie orientale, Altaï, Himalaya, Japon.