Les formes que l'on peut réunir sous ce nom général sont des plantes de 5 à 40 cm. de hauteur dont l'une au moins, le type principal, croît dans presque toute l'étendue de notre Flore où on la trouve dans les fossés humides, au bord des étangs, dans les marécages, les terrains inondés pendant l'hiver. Les fleurs de ces plantes , roses ou lilacées, se montrent de mai à septembre.
Les caractères communs à ces diverses formes sont les suivants : Les fleurs ont moins de 6 millimètres de largeur ; les 4 à 6 pétales ont une largeur égale au plus à la moitié de la longueur du tube du calice ; les étamines et le style sont renfermés dans le tube calicinal et, en tout cas, ne dépassent pas le niveau marqué par la base des dents du calice. Les feuilles sont étroites ou ovales-allongées ; les fleurs sont solitaires ou groupées par deux à l'aisselle des feuilles et leur ensemble forme des sortes de grappes feuillées, allongées dans la partie supérieure de la plante. Ce sont des plantes annuelles, à racine principale développée.
Le type principal se reconnaît aux pétales qui ont une longueur égale environ à la moitié de celle du calice, aux deux bractées membraneuses placées à la base du calice et beaucoup plus courtes que le tube calicinal, aux feuilles peu rétrécies vers leur base, enfin aux fleurs qui sont toutes à peu près de même forme sur tous les pieds.
Usages et propriétés. La plante est mellifère ; les abeilles vont y récolter un liquide sucré qui donne un excellent miel. C'est une plante vulnéraire, astringente et antiscorbutique.
Distribution. Préfère souvent les terrains siliceux ; ne s'élève pas à une grande altitude sur les montagnes. France : çà et là, parfois commun, de distribution très inégale ; par exemple : commun dans l'Ouest et sur le littoral du Languedoc, çà et là en Provence, assez commun dans l'Allier, la Loire, assez rare ou assez commun dans le Limousin, assez rare en Lorraine, rare dans l'Aveyron, en Dauphiné, en Savoie, très rare dans le Cantal, le Puy-de-Dôme, le Nord de la France, etc. Suisse : assez rare ; çà et là dans les cantons de Vaud, du Valais, des Grisons et de Zurich. Belgique : assez rare dans les Polders, rare dans la Région houillère
Europe : Une assez grande partie de l'Europe ; sa limite Nord est en Hollande. Hors d'Europe : Ouest de l'Asie ; Afrique ; Amérique, Australie.
On a décrit 1 sous-espèce, 2 races et 4 variétés de cette espèce. La sous-espèce et les 2 races sont les suivantes :
L. salzmanni Jord (L. de Salzmann).
Pétales au nombre de 5 à 6, ayant environ la moitié de la longueur du calice ; feuilles entières ; au bas du calice, se trouvent deux bractées vertes aussi longues et souvent un peu plus longues que le calice ; celui-ci est à 10 ou 12 dents : il n'y a que 5 à 6 étamines, toutes renfermées avec le style dans le tube du calice. (Ouest et Midi de la France).
L. thymifolium L. (L. à feuilles de Thym).
Pétales ordinairement au nombre de 4, très courts, dépassant à peine les dents du calice ; feuilles très finement denticulées sur les bords ; au bas du calice, se trouvent deux bractées vertes à peu près aussi longues que le calice ; celui-ci est ordinairement à 8 dents ; il n'y a, en général, que 2 étamines renfermées avec le style dans le tube du calice ; on trouve des pieds chez lesquels les fleurs ont le style plus long que les étamines et d'autres où le style est plus court. (Midi de la France ; ne se trouve vers le Nord qu'au environs du Puy).
L. geminiflorum Bertol. (L. à fleurs par deux).
Pétales 4 à 6, très petits, ne dépassant que fort peu les dents du calice ; feuilles très finement denticulées sur les bords ; fleurs presque toujours groupées par deux à l'aisselle des feuilles ; à la base du tube du calice, se trouvent deux bractées vertes à peu près de la même longueur que le calice; celui-ci est à 8, 10 ou 12 dents ; il n'y a guère que 4 à 6 étamines lesquelles sont, renfermées avec le style dans le tube du calice. (Très rare : étang de Jonquières, près de Beaucaire, et environs de Tresques, dans le Gard).
