Rosaceae - - Crataegus oxyacantha (L.)

Aubépine épineuse

Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Crataegus rhipidophylla Gand.

Les diverses formes que l'on peut réunir sous ce nom sont des arbrisseaux de taille assez variée ou même de petits arbres qui peuvent atteindre 8 à 10 m. de hauteur et qui sont répandus dans les haies, les buissons et les bois de presque toute notre Flore. Les fleurs blanches, parfois d'un rose plus ou moins teinté, agréablement parfumées, ordinairement très nombreuses sur les branches, forment au mois de mai d'élégantes décorations. En septembre, octobre, et même encore en novembre, leurs fruits abondants égaient les haies et les bois par leur couleur rouge.
Tous ces arbustes ont les caractères suivants. Les jeunes rameaux sont sans poils ou plus ou moins couverts de petits poils, mais ils ne sont pas cotonneux. Les feuilles sont vertes et luisantes à leur face supérieure qui est sans poils ou presque sans poils lorsqu'elles sont complètement développées. Ces feuilles sont dentées ou divisées en 3 à 5 lobes principaux, aigus au sommet, et eux-mêmes plus ou moins profondément dentés. Dans la fleur, le style ou les styles sont plus ou moins velus, au moins dans leur partie supérieure. Les fruits sont ovales ou globuleux, rouges, rarement d'un rouge un peu orangé (très rarement jaunes), d'une saveur fade, douceâtre ; ils sont en même temps astringents. L'écorce est pendant longtemps lisse et d'un gris clair (d'où le nom vulgaire d' « Épine-blanche ») ; ce n'est que sur les tiges âgées qu'on la voit devenir brune, écailleuse et gerçurée. La longévité de ces petits arbres peut être considérable. On connaît des Aubépines qui ont plus de 500 ans, et l'on a cité des exemplaires très développés, ayant plus de 10 mètres de hauteur et un tronc mesurant 4 m. de pourtour à lm,50 du sol au-dessus. Ces arbustes se perpétuent et se multiplient par des bourgeons nés sur les racines. Les bourgeons des racines produisent des tiges qui sont vigoureuses, poilues pendant longtemps, à feuilles plus grandes et à rameaux moins épineux que celles qui proviennent de germination. Les graines ne germent guère qu'au bout de dix-huit mois ou d'un an et donnent de jeunes plants, à végétation assez rapide. Jusqu'à l'âge de 6 à 8 ans, le jeune arbuste s'allonge environ de 20 à 30 cm. par an ; ensuite, sa végétation se ralentit. (On a trouvé des exemplaires dont tous les rameaux sont transformés en épines, d'autres à tiges fasciées, c'est-à-dire soudées dans leur longueur ; d'autres encore à fleurs doubles, avec de petites fleurs supplémentaires à l'aisselle des pétales, à fleurs ayant un sépale transformé en pétale ou les carpelles ouverts, en lames comme des feuilles, à leur partie supérieure ; on observe parfois des plantules à 3 cotylédons).
Le type principal se reconnaît aux divisions du calice qui sont étalées et comme renversées en dehors, aux feuilles dentées ou divisées en 3 lobes, à la présence de 2 ou 3 styles dans la fleur et de 2 ou 3 noyaux dans le fruit (parfois il n'y a qu'un style et qu'un noyau).

Noms vulgaires. En français : Aubépine, Epine-blanche, Aubespin, Noble-Epine, Bois-de-Mai, Poire-d'oiseau, Mai, Semellier. En allemand : Weissdorn, Rotdorn, Gemeiner-dorn, Christdorn, Heckdorn. En flamand : Hagedoorn, Meidoorn, Wittedoorn. En italien : Azarolo-salvatico, Spin-bianco, Panoseri, Marruca-bianca, Lazzerolo-salvatico, Bianco-spino. En anglais ; Common-hawthorn. Whitethorn, Hawthorn, May-tree, Thorn.

Usages et propriétés. Les fruits sont très rarement consommés en certaines contrées, mais, en général, ils ne sont appréciés que des oiseaux, pour lesquels ils constituent une nourriture assez importante à la fin de l'automne et en hiver. Cultivé comme plante ornementale ; il en existe de très nombreuses variétés horticoles à fleurs blanches, roses, rouges, blanches lavées de rose, blanches en boutons puis devenant rosées, à feuilles panachées de jaune ou panachées de blanc, à feuilles finement découpées, à deux floraisons (la seconde se produisant à la fin de l'été), etc. Plusieurs variétés sont greffées sur de l'aubépine sauvage, laquelle peut être usitée comme porte-greffe pour d'autres espèces telles que le Néflier, l'Azerolier, etc. Supporte très bien la taille, et est très employé pour faire des haies épineuses défensives. On fabrique avec les fortes branches d'excellentes cannes. Le bois est blanc ou un peu teinté de rouge, dur, et susceptible d'acquérir un beau poli ; il est usité par les tourneurs et pour fabriquer des pièces devant, résister au frottement, mais, à la longue, il se gerce et se fendille. Les fleurs sont peu mellifères et cependant quelquefois visitées par les abeilles pour y récolter du nectar. Les fruits ont été recommandés contre la diarrhée. Les fleurs renferment de la triméthylarnine, de la quercitrine et de la quercétine ; les graines contiennent de l'amygdaline. Dans l'écorce, on trouve une substance spéciale, amère, la crataegine (ou oxyacanthine).

Distribution. Ne s'élève guère au-dessus de 1.600 m. d'altitude, sur les diverses montagnes. France, Suisse et Belgique : commun ou assez commun, en général.
Europe : Ouest, Centre et Sud de l'Europe ; se trouve jusque dans la partie méridionale de la Presqu'île Scandinave. Hors d'Europe : Ouest et Sud-Ouest de l'Asie ; Nord de l'Afrique ; naturalisé dans l'Est de l'Amérique du Nord.

On a décrit 1 sous-espèce, 1 race, 7 variétés et 1 sous-variété de cette espèce, ainsi qu'un hybride entre le type principal et l'espèce Mespilus germanica. La sous-espèce, la race et quelques variétés intéressantes sont les suivantes :

C. macrocarpa Hegetsch. (A. à gros fruits.)
Feuilles d'un vert clair en dessus et blanchâtres en dessous ; fruits assez allongés, de 10 à 12 mm. de longueur sur 7 à 8 mm. de largeur. (Rare ; signalé dans les Vosges et à Saint-Just-sur-Loire).

Variété laciniata Wallr. (laciniée).
Feuilles à lobes profondément découpés ; 1 ou 2 styles ; 1 ou 2 noyaux. (Commun).

Variété integrifolia Wallr. (à feuilles entières).
Feuilles ovales, entières, parfois à 3 lobes entiers, peu marqués. (Çà et là, rare).

C. monogyna Jacq. A. à un seul carpelle.
Feuilles le plus souvent divisées en 3 à 5 lobes principaux ; divisions du calice dressées et devenant appliquées sur le sommet du fruit ; un seul style ; fruit à un seul noyau. (Commun).

Variété mauriannensis Didier (de la Maurienne).
Grappes n'ayant chacune que 2 à 5 fleurs ; fruits ovales, assez allongés, de 12 à 25 mm. de longueur sur 9 à 10 mm. de largeur. (Très rare ; signalé aux environs de Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie).

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