Fabaceae - - Robinia pseudoacacia (L.)

Robinier faux-acacia

C'est un arbre qui peut atteindre jusqu'à 30 mètres de hauteur, et qui est très connu sous le nom inexact d' « Acacia » (Les vrais Acacia sont des plantes de la famille des Mimosées).
Il est souvent planté dans les jardins, les parcs, les promenades ou au bord de routes. En outre, il se naturalise facilement et c'est l'un des rares arbres naturalisés qui fassent partie de la culture forestière. Ses fleurs blanches, rarement roses, s'épanouissent en mai ou juin ; ses fruits sont mûrs en septembre et ne s'ouvrent guère qu'à la fin de l'hiver. La caractéristique spéciale de cette espèce, réside dans les stipules des rameaux non florifères, lesquelles sont transformées en épines fortes, aiguës, aplaties, et qui persistent pendant plusieurs années, alors que le reste de la feuille est tombé. Les feuilles présentent 9 à 25 folioles ovales, molles, d'un vert glauque à la face inférieure et qui finissent par perdre tous leurs poils. Les fleurs sont réunies en grand nombre, formant des grappes pendantes à contour à peu près cylindrique : leur odeur fine rappelle un peu celle de la fleur d'Oranger. Le fruit mûr est brun, un peu luisant, marqué de trois nervures sur le bord épaissi ; il mesure 75 à 82 millimètres de longueur sur 11 à 13 millimètres de largeur. C'est un arbre dont la cîme s'arrondit, dont les branches sont étalées ; son écorce est d'un brun-roux, marquée, sur les branches déjà âgées et sur le tronc, de larges et profondes crevasses, dans le sens longitudinal, séparées entre elles par des saillies rugueuses et lamelleuses disposées en réseau. Coupée en travers, une grosse branche, ou la tige principale, présente un bois lustré de couleur jaune ou jaune-verdâtre, parfois brun. Lorsque la graine a germé, on voit sortir du sol une jeune plante portant deux feuilles cotylédonaires opposées, entières, puis des feuilles primordiales à folioles peu nombreuses. La végétation de l'arbre est très active pendant les premières années, et la période de forte croissance se maintient jusqu'à 35 ans environ, en moyenne. Les bourgeons présentent une disposition très spéciale ; ils se forment au nombre de 2 à 5, dans une cavité remplie de poils nombreux et roux, à l'aisselle de chaque feuille, entre les stipules ; aussi ces bourgeons ne se voient pas à l'extérieur avant le printemps suivant ; ils sortent alors par une fente de la cavité, et le bourgeon le plus élevé s'épanouit ; si la pousse est gelée, il se développe au-dessous un bourgeon de remplacement. La racine principale s'atrophie dans sa partie terminale, au bout d'un certain temps, et ce sont des racines latérales, grêles, qui s'allongent beaucoup et produisent des bourgeons donnant de nouveaux plants, en grand nombre. Ces rejets sont situés parfois très loin de l'arbre qui leur a donné naissance ; ils se forment par deux à trois et chacun d'eux produit une tige couverte d'écailles puis de petites feuilles. Les nouveaux plants deviennent ainsi nombreux, de façon que l'arbre est très envahissant. La longévité de cet arbre peut être parfois très grande ; le premier exemplaire apporté en France en 1601, existe encore au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. (On observe de nombreuses anomalies chez divers individus de cette espèce: stipules en forme de petites folioles ; développement de stipules secondaires à la base des folioles ; développement de folioles sur la nervure médiane du pétiole commun ; avortement de la foliole terminale ; fleurs avec adhérence de l'étendard et du calice, ou d'anthères avec des pétales ; calice ayant la consistance de la corolle ; fleurs à étamines libres, à carpelles ou étamines transformées en pétales, à 2 carpelles ou même plus ; plantules à 3 cotylédons, etc.)

Noms vulgaires. En français : Acacia, Faux-Acacia. En allemand : Acazie, Acazien-Baum, Schotendorn, Courbarill, Falsche-Acazie, Robinie. En flamand : Acacia, Locust. En italien : Robinia. En anglais : Locust-tree, False-acacia, American-locust.

Usages et propriétés. Cultivé comme arbre ornemental ; il existe de nombreuses variétés horticoles. Les principales sont : « crispa », à feuilles ondulées et crispées ; « monophylla », à foliole terminale très grande, les autres folioles étant réduites ou avortées ; «Decaisneana », à fleurs rosees ; « dissecla », à folioles déchiquetées ; « flore luleo », à fleurs d'un jaune paille ; « Umbraculifera ». (Acacia-boule, Acacia-parasol), en forme de buisson, mais que l'on greffe et qui donne alors un arbre à cime compacte, arrondie, ne fleurissant pas, à branches sans épines. Cultivé dans une certaine mesure, comme arbre forestier ; précieux pour fixer les talus et les remblais ou les sables mouvants. On consomme quelquefois les grappes de fleurs en les préparant sous forme de beignets. Les graines ont été parfois utilisées pour remplacer le café. Les abeilles visitent avec avidité les fleurs de cet arbre qui constitue une des meilleures espèces mellifères ; elles récoltent le nectar abondant et parfumé qui se produit au fond de la fleur, à la surface des tissus remplis de sucres, situés sur le pied qui est au-dessous du pistil et en dedans de la partie inférieure du tube des étamines. Le bois est lourd, élastique ; sa dureté égale celle du Chêne ; il résiste mieux qu'aucun autre à la pourriture, et se conserve bien sous l'eau ; on l'emploie en charronnage, dans les constructions, pour la fabrication des parquets, des rais de voiture ou de divers meubles ; il est apprécié des tourneurs ; ce bois sert aussi à fabriquer divers objets, tels que salières, fourchettes, cuillères, couteaux à papier, etc., et surtout, quand l'arbre est âgé de 15 à 20 ans, pour faire des pieux ou des échalas. C'est un excellent combustible, mais il a l'inconvénient, en brûlant, de projeter de nombreuses étincelles ; c'est un mauvais bois pour la fabrication du charbon de bois, car il se carbonise difficitement. Les feuilles, fraîches ou desséchées, fournissent un bon fourrage ; c'est une ressource pendant les années de sécheresse. La sève de l'arbre a une saveur sucrée, rappelant celle de la Réglisse ; les racines contiennent une substance vénéneuse donnant des symptômes analogues à ceux que produit la Belladonne. Les feuilles sont anti-spasmodiques ; l'écorce de la racine est émétique et purgative. L'appareil végétatif contient une matière colorante : l'acétanine, de l'indicane, du phosphate de calcium, de la carotine, du tanin, des gommes, etc. Les fleurs renferment de l'invertine, de l'asparagine et un glucoside spécial, la robinine. Les fruits renferment une huile grasse. Les cendres contiennent jusqu'à 75 pour cent de chaux et jusqu'à 12 pour cent de silice. Il n'y a pas de cytisine dans les fleurs, ni dans les graines. Vénéneux, mais seulement par les racines.

Distribution. Originaire du Nord du Canada, il a été importé pour la première fois en France en 1601 par Jean Robin « simpliciste » du roi ; on a commencé à le cultiver dès cette année même. Un pied planté en 1637, existe encore au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris ; la culture de cet arbre s'est rapidement répandue dans toute l'Europe et dans la plupart des contrées tempérées du globe. On ne peut le cultiver à une grande altitude, sur les montagnes, où on ne le voit pas, en général, au-dessus de 700 m. d'altitude. France, Suisse et Belgique : cultivé, subspontané ou naturalisé.
Europe : cultivé, subsppntané ou naturalisé. Hors d'Europe : Amérique du Nord ; cultivé, subspontané ou naturalisé dans un grand nombre de contrées à climat tempéré.

Retour Robinia    >>>

Retour accueil    >>>

Glossaire    >>>