C'est un arbuste ou arbrisseau de 70 cm. à 5 mètres de hauteur, remarquable par ses fruits gonflés qui éclatent avec explosion lorsqu'on les presse entre les doigts, quand ils sont encore verts. On le trouve dans une assez grande partie de notre Flore, sur les coteaux, dans les bois et les forêts, surtout aux expositions chaudes.
D'autre part, cet arbuste est très souvent cultivé dans les jardins et se rencontre çà et là à l'état subspontané ou naturalisé. Ses fleurs jaunes s'épanouissent de mai à juillet. Les feuilles ont 6 à 12 folioles, soit obtuses soit échancrées, ou encore comme coupées au sommet, glauques en dessous et ayant quelques poils appliqués çà et là sur leur face supérieure ; les stipules sont très petites par rapport aux folioles, non adhérentes entre elles ni avec le pétiole. Les fleurs, relativement grandes (de 14 à 33 cm. de longueur) sont penchées et groupées par 2 à 6 sur des rameaux florifères allongés, mais cependant plus courts que la feuille à l'aisselle de laquelle ils se trouvent. Les fruits sont pendants, de forme ovoïde, à parois translucides, et portés, dans le calice, sur un pied qui est plus long que le calice ; ils mesurent 5 à 7 centimètres de longueur sur 3 à 4 centimètres de largeur. Lorsque les fruits ne sont pas tout à fait mûrs, on peut les faire éclater en les pressant, à cause de la différence de pression qui existe entre les gaz qu'ils renferment et la pression extérieure. Le bois, examiné sur la section d'une tige, est d'un blanc jaunâtre.
C'est un arbuste ou arbrisseau à tige droite, rameuse, dont l'écorce, grise ou d'un brun verdâtre, est lisse ou un peu fibreuse.
Noms vulgaires. En français : Baguenaudier, Balandier, Glou-glou, Pan-pan, Séné-bâtard, Séné-de-pays, Arbre-à-vessies, Séné-à-vessies. En allemand : Blasenstrauch, Linsenbaum, Blasen-Senne, Valentinspeltsche, Phasamenstrauch. En flamand : Klapbes, Blaasboom, Wilde-Senne. En italien : Erba-vescicaria, Maggerena, Sena-dei-poveri. Sena-falsa, Fruscoli-dei-botri. En anglais : Bladder-senna, Bastard-senna.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale ; il existe une variété « pygmaea », plante naine à feuilles crispées. On cultive aussi le Colutea cruenta Ait. à fleurs rouges, veinées, avec deux taches jaunes à la base de l'étendard, et qui est parfois subspontané, par exemple aux environs de Strasbourg. Les feuilles sont purgatives ; les graines sont émétiques. La plante renferme de l'acide colutéïque et un principe purgatif ; les graines contiennent environ 12 % d'une huile grasse ; le gaz renfermé dans le fruit renflé se compose d'environ 2 % de gaz carbonique ; 18 à 19 % d'oxygène ; 78 à 79 % d'azote ; pendant la nuit la proportion de gaz carbonique augmente et celle d'oxygène diminue.
Distribution. Préfère les terrains calcaires ; ne s'élève pas sur les montagnes au delà de 1.500 m. d'altitude. France ; Est (très rare en Lorraine), Sud-Est, Bourgogne, Centre (où il est rare), Auvergne, Cévennes, Provence ; en outre, çà et là naturalisé ou subspontané au voisinage des jardins ou des parcs. Suisse : cantons de Genève, du Valais, de Vaud, de Neuchâtel, de Baie, d'Uri, d'Appenzell, des Grisons et du Tessin.
Europe : Europe centrale et méridionale. Hors d'Europe : Sud-Ouest de l'Asie ; Algérie.
On a décrit une race de cette espèce ; c'est la suivante :
C. brevialata Lange (B. à ailes courtes).
Arbrisseau de 70 cm. à 1 m. de hauteur ; fleurs de 12 à 16 mm. de longueur ; ailes ayant les trois quarts de la longueur de la carène ; fruit porté à sa base, dans le calice, par un pied très allongé. (Très rare : environs de Montpellier et de Pégairolles dans l'Hérault).