Remarque :
L'Index Synonymique de la Flore de France de Michel Kerguélen, mis en ligne par l'INRA, nomme cette espèce comme ceci :
Rhamnus saxatilis Jacq. subsp. infectoria (L.) P. Fourn.
Les plantes que l'on peut réunir sous ce nom sont des arbrisseaux qui ne dépassent pas 2 m. de hauteur. On les trouve dans les pâturages, les endroits pierreux, sur les rochers, dans les taillis ou parmi les broussailles du Midi et du Sud-Est de la France ainsi que dans une partie de la Suisse. Ils épanouissent depuis le mois de mai jusqu'au mois d'août leurs très petites fleurs jaunâtres, toutes staminées ou toutes pistillêes et d'autres encore intermédiaires entre ces deux formes de fleurs.
On les reconnaît à leurs feuilles qui n'ont que 8 à 15 millimètres de largeur et dont le pétiole dépasse à peine les stipules ou même ne les dépasse pas ; le limbe est parcouru par 7 à 9 nervures convergentes vers le sommet et dont les nervures secondaires sont beaucoup moins saillantes à la face inférieure que la nervure principale. Les rameaux sont, en général, opposés et, le plus souvent, épineux. Les bourgeons sont d'un brun noirâtre à écailles, sans poils. L'écorce est lisse et noirâtre, puis gerçurée.
Le type principal se reconnaît au calice dont la partie libre de chaque sépale est beaucoup plus longue que la partie soudée aux autres sépales, aux stipules plus courtes que le pétiole, au tube du calice persistant qui devient tout à fait aplati à la base du fruit ; celui-ci est brun à sa maturité.
Noms vulgaires. En français : Pelit-Nerprun, Graine-d'Avignon, Nerprun-des-teinturiers, Grainette-des-boutiques, Graine-jaune, Epine-Cormier.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale. Les fruits non mûrs fournissent une matière tinctoriale jaune ; ces fruits sont connus sous le nom de « graine-d'Avignon » parce qu'ils étaient usités à Avignon où les Israélites étaient obligés autrefois de se vêtir de jaune. Cette teinture est encore employée pour mettre en couleurs les parquets ou pour fabriquer (avec du kaolin et de l'alun) une sorte de laque d'un jaune doré appelée « stil de grains». Les fruits sont employés en Grèce contre la jaunisse ; on en a fait un extrait utilisé contre les maladies des yeux, etc. La plante contient divers glucosides : la xanthorhamnine (C48 H66 Oîs, d'après Kane) la rhamnétine (C"- W- O', d'après Perkin et Geldard) ; une diastase, la rhamninase, dédouble la xanthorhamnine en rhamnétine et en un triose (rhamninose) ; ce dernier donne naissance en se dédoublant à un glucose (rhamnose) et à du galactose.
Distribution. Ne s'élève pas, en général, à plus de 700 m. d'altitude. France : Midi, Sud-Est depuis Néron et Serrières dans l'Ain jusqu'au littoral des Alpes-Maritimes. Suisse : la sous-espèce R. saxatilis se trouve, assez rarement, en Thurgovie, dans le Tessin et dans les cantons de Lucerne, Zurich, de Schaffhouse et des Grisons.
Europe : Europe méridionale et une partie de l'Europe centrale.
On a décrit 1 sous-espèce, 1 race, 4 variétés, et 1 sous-variété de cette espèce. La sous-espèce, la race et la variété les plus remarquables sont les suivantes :
R. saxatilis Jacq. N. des rochers. Calice dont la partie libre de chaque sépale n'est guère plus longue, que la partie soudée aux autres sépales ; le tube du calice reste concave à la base du fruit mûr ; celui-ci est noir à la maturité. (Midi et Sud-Est de la France, Suisse).
R. Villarsii Jord. (N. de Villars). Synonyme : Rhamnus tinctorius Mutel. Fleurs non complètement staminées et ayant un pistil imparfait ou non complètement pistillêes et ayant des étamines imparfaites ; arbuste pouvant avoir 1 à 2m., dont les feuilles peuvent dépasser 15 mm. de largeur ; pétiole velu, à peu près de la même longueur que les stipules. (Lyonnais et Dauphiné).
Variété humifusa G. Gautier (couchée sur le sol). Tige couchée, appliquée sur le sol, à rameaux allongés. (Mont Alaric, dans l'Aude).