C'est une plante très bizarre par l'aspect singulier de ses feuilles renflées en forme de petite outre et dont le pétiole, aplati et en forme de coin, présente 4 à 8 prolongements très minces et ressemblant à des cils allongés. On trouve, très rarement, cette curieuse plante dans certains fossés ou étangs du Midi de la France.
On ne la rencontre presque jamais en fleurs ; lorsqu'exceptionnellernent elle est fleurie, c'est pendant les mois de juillet et d'août. Ses tiges, qui ont 10 à 50 cm. de longueur, sont grêles et très feuillées, à feuilles verticillées par 5 à 9. Le fruit est globuleux et s'ouvre par 5 valves.
C'est une espèce vivace, pouvant se multiplier par détachement des rameaux ; les graines germent difficilement.
Usages et propriétés. On a supposé que les petites outres de l'Aldrovandia étaient disposées pour capturer de minuscules animaux aquatiques qui seraient digérés par la surface intérieure de l'outre et que les prolongements ciliaires du pétiole jouaient un rôle dans cette capture ; la plante serait ainsi Carnivore. Des expériences précises ont montré qu'il n'en est rien. L'Aldrovandia, d'autre part, se développe mieux dans de l'eau dépourvue de petits animaux aquatiques.
Distribution. Ne croît pas dans les lacs des montagnes. France : très rare ; étangs de Lacanau, de Hourtin, marais du Porge, etc., dans la Gironde ; Raphèle près Arles, marais de St-Martin-de-Crau.
Europe : France, Prusse, Bavière, Tyrol, environs de Cracovie, Galicie, Russie, Italie. Hors d'Europe, environs de Calcutta ; Australie.
On a décrit une variété de cette espèce. C'est la suivante :
Variété Duriaei Caspary (de Durieu de Maisonneuve).
Pétioles n'ayant que 4, rarement 5, prolongements en forme de soies ; outres étroites et allongées ; verticilles de feuilles égalant à peu près les entre-nœuds en longueur ou même plus courts. (Gironde).