Resedaceae - - Reseda luteola (L.)

Réséda jaunâtre (Gaude)

C'est une grande plante de 50 cm. à 1,30 m de hauteur, à grappes d'un jaune-verdâtre, étroites et très allongées.
On la trouve dans les endroits incultes, au bord des chemins, dans les décombres, sur les berges des cours d'eau et sur les chemins de fer, dans presque toutes les contrées de notre Flore. Les feuilles sont allongées, d'un beau vert, entières sauf une petite dent à la base. On reconnaît cette espèce à ses fleurs dont le calice est à 4 sépales ; il y a ordinairement 3 pétales, parfois 4 ou même 5 ; le pétale supérieur est concave, comme coupé au sommet, et porte sur le dos une sorte d'appendice divisé en 5 à 7 lanières ; ces pétales sont d'un jaune-verdâtre. Le fruit est formé de 3 carpelles presque séparés et s'ouvre par 3 dents ; il renferme à la maturité, des graines noires et lisses ; les pédoncules sont beaucoup plus courts que les fruits qu'ils supportent. C'est une plante sans poils, bisannuelle, parfois pérennante, c'est-à-dire pouvant vivre plusieurs années, à racine principale très développée, allongée et persistante. (On trouve parfois des exemplaires à fleurs entièrement verdies, ayant des carpelles en forme de petites feuilles ; il y a quelquefois des plantules à 3 cotylédons).

Noms vulgaires. En français : Gaude, Réséda des teinturiers, Grand-Réséda, Herbe-à-jaunir, Herbe-jaune, Herbe-maure, Réséda-commun, Herbe-des-juifs. En allemand : Gelbkraut, Wau-Resede, Färber-Wau, Wau. En flamand : Wouw. En italien : Luteola, Bietola-gialla, Biondella, Guadane, Erba-guada, Guaderella dé-tintori, Bieiolina, Pancella. En anglais : Wild-woad, Yellow-weld, Dyer's-weed, Dyer's-rocket.

Usages et propriétés. Cultivé en France, Allemagne et Angleterre comme plante tinctoriale. Toutes les parties de la plante contiennent un principe colorant jaune qui est considéré comme la plus solide et la plus belle des teintures jaunes. Cette culture est beaucoup moins développée qu'autrefois. On distingue deux variétés cultivées : la « Gaude de printemps » et la « Gaude d'automne » ; cette dernière est plus productive. On dessèche les plantes et on les vend en bottes ; on extrait de la Gaude une belle laque jaune. On peut aussi employer la plante fraîche pour la teinture. Les graines contiennent une huile grasse, verdâtre, qui a été employée autrefois pour l'éclairage. Dans le Comtat-Venaissin, les juifs se servaient de la Gaude pour teindre leurs habits et leur coiffure, alors qu'ils étaient obligés d'être vêtus de jaune, d'où le nom vulgaire d' « Herbe-des-juifs ». Les abeilles visitent parfois les fleurs de cette espèce pour y récolter du nectar. La Gaude doit son principe colorant à la lutéoline que Chevreul a obtenu cristallisée en aiguilles jaunes, et dont la formule est C15 H10 O6 (d'après Perkin). La racine a été usitée comme apéritive. Elle a été employée aussi contre les vers intestinaux.

Distribution. Peut croître sur des terrains de composition très variée ; ne s'élève pas à une grande altitude sur les montagnes. France : commun, sauf dans certaines contrées telles que les Ardennes, le littoral de la Méditerranée. Suisse : commun. Belgique : assez rare.
Europe : Europe occidentale, méridionale. Hors d'Europe : Sud-Ouest de l'Asie ; Nord de l'Afrique ; Amérique du Nord, Chili.

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