C'est une plante très commune dans les champs, les endroits incultes, au bord des chemins, sur les berges des cours d'eau et dans les endroits pierreux. Elle a ordinairement de 20 à 70 cm. de hauteur, et épanouit de juin à septembre ses grappes jaunâtres ou verdâtres formées de nombreuses petites fleurs sans odeur spéciale. Les feuilles sont assez rudes, un peu frisées ou ondulées sur les bords ; celles de la base ne sont pas divisées ou sont divisées en trois ; les feuilles moyennes ont ordinairement plus de trois divisions.
On reconnaît cette espèce à la fleur qui présente 6 sépales et 6 pétales, et dont les pétales sont d'un jaune verdâtre, chacun divisé en 3 lobes, à lobe du milieu plus étroit que les deux autres. C'est une plante à tiges souvent couchées à la base, striées, marquées de ponctuations blanchâtres et saillantes, à feuilles assez irrégulièrement divisées. Les fleurs sont en grappes d'abord serrées, puis lâches et plus ou moins allongées. Les étamines sont ordinairement au nombre de 20, les plus inférieures réfléchies, toutes à filets non en forme de spatule vers le haut et recouvertes de très petits poils.
Le fruit, arrondi à la base, à angles sur les côtés, est comme coupé au sommet et s'ouvre par 3 dents très courtes ; il renferme des graines qui, à la maturité, sont noirâtres, lisses et luisantes. C'est une espèce vivace, à racine principale très développée et persistante. Le plus souvent, la racine produit des bourgeons. Lorsque la tige se trouve coupée, ces bourgeons nés sur la racine principale se développent ainsi que des bourgeons produits sur les racines secondaires (Dubard). (On trouve parfois des exemplaires produisant diverses anomalies, telles que fleurs devenues vertes, production de rameaux florifères irréguliers, parfois produits à l'aisselle des sépales ; fleurs ayant les carpelles séparés, en forme de feuilles portant des lobes verts qui correspondent aux ovules, etc.).
Noms vulgaires. En français : Réséda-sauvage, Réséda-bâtard, Réséda-jaune, Faux-Réséda. En allemand : Wilde-Resede, Gelbes-Hurnkraut, Kleine-gelbe-Reseda. En flamand : Gele-Reseda, Wille-Rozejip. En italien : Reseda-gialla Guaderella-cruciata, . En anglais : Cut-leaved-Mignonette, Dyer's-rocket, Base-wild-rocket.
Usages et propriétés. La plante est âcre et a été autrefois employée comme vulnéraire, diurétique et sudorifique. La racine, broyée, exhale une odeur piquante qui rappelle celle des radis.
Distribution. Peut croître sur les terrains les plus divers et s'élever jusqu'à plus de 2.000 m. d'altitude. France : commun presque partout ; assez rare dans certaines contrées, notamment dans la Provence, dans le Nord de la France, le Perche, etc. Belgique : assez rare. Suisse : commun. Europe : Europe occidentale, centrale et méridionale. Hors d'Europe : Nord de l'Afrique ; Sud-Ouest de l'Asie.
On a décrit 1 race, 4 variétés et 8 sous-variétés de cette espèce. La race est la suivante :
R. gracilis Lecoq et Lamotte. (R. grêle).
Tiges assez grêles ; feuilles glauques, sans poils, à divisions étroites. Grappes de fleurs étroites et assez longuement aiguës au sommet ; pétales ayant seulement environ 3 mm. de longueur. Fruits un peu cylindriques et presque lisses (Plateau-central ; Gard).