Nymphaeaceae - - Nuphar lutea (L.)

Nénuphar jaune

C'est une plante aquatique dont les fleurs jaunes (ayant chacune 3 à 7 cm. de largeur) et les feuilles nageantes ornent la surface des étangs, des lacs ou des parties à courant peu rapide dans les cours d'eau. Le limbe des feuilles qui s'étale à la surface de l'eau, présente un contour ovale et est épais, coriace, en forme de cœur renversé ; ce limbe est placé au sommet d'un pétiole très long et anguleux (à 3 ou 4 angles plus ou moins marqués), qui part directement de la tige souterraine. Les pétioles, en se développant, s'allongent jusqu'à ce que le limbe, encore enroulé sur sa face supérieure, ait atteint la surface de l'eau, mais si l'eau n'est pas assez profonde (moins de 35 cm. de profondeur), les feuilles restent dressées à la surface de l'eau.
Cette espèce produit, lorsque l'eau est suffisamment profonde, des feuilles translucides, minces, membraneuses et ondulées, à pétiole en général assez court. Dans les eaux très profondes, la plante ne fleurit pas et ne possède que des feuilles translucides qu'on peut apercevoir au fond des eaux claires. Quand ces feuilles translucides ont commencé à se développer, elles ne peuvent pas se transformer en feuilles nageantes et épaisses, même si elles arrivent au-dessus de la surface de l'eau ; à l'air, elles se dessèchent et se flétrissent. De même, quand le niveau de l'eau a augmenté, si une feuille nageante en voie de développement n'atteint pas la surface de l'eau, elle reste submergée sans se transformer en feuille translucide. Mais on a prouvé expérimentalement (Costantin) que si le niveau de l'eau est maintenu très haut, un exemplaire ordinaire de la plante ne donnera plus que des bourgeons à feuilles translucides ; inversement, maintenu dans une eau peu profonde, un pied ordinaire de Nuphar ne donnera plus que des bourgeons à feuilles nageantes. La fleur, qui émerge un peu au-dessus de 1 eau, a 5 sépales, rarement 6, verts en dehors, d'un beau jaune à l intérieur et sur les bords ; les anthères ont chacune leurs deux loges presque parallèles. Les fruits sont rétrécis en col au sommet ; ils nagent d abord à la surface de l'eau, puis lorsqu'ils mûrissent complètement, ils gagnent le fond, et sont enfouis dans la vase. La tige souterraine, blanchâtre à l'intérieur, donne des rameaux qui, en généra], ne se détachent pas les uns des autres; ces rameaux souterrains se terminent chacun par une rosette de feuilles qui sont enveloppées dans leur jeunesse par un feutrage soyeux, mais sans présenter de grandes écailles membraneuses entre les jeunes feuilles. Le type principal a les fleurs de 5 à 7 cm. de largeur, les sépales arrondis, les pétales insensiblement atténués vers leur base ; le pistil présente 15 à 20 rayons stigmatiques sur un disque entier ou un peu ondulé sur les bords.

Noms vulgaires. En français : Plateau, Aillout-d'eau, Nénufar-jaune, Jaunet-d'eau. En allemand : Mummel, Nixblume, Gelbe-seerose. En alsacien : Letschblatter. En wallon : Djanè. En italien : Carfaro-maschio, Erculea-gialla, Amello, Zuchettine-data-bacco. En anglais : Yellow-waterlily.

Usages et propriétés. Cultivé pour orner les pièces d'eau ou les ruisseaux à courant faible. Pour les antres usages et propriétés, ce sont les mêmes que ceux de Nymphaea alba.

Distribution. Peut se trouver dans les lacs des montagnes jusqu'à environ 1.100 mètres d'altitude. France : commun (assez rare dans la Région méditerranéenne et dans plusieurs parties du Sud-Ouest). Suisse : çà et là, surtout aux basses altitudes. Belgique : assez commun (manque dans la Région littorale).
Europe : Presque toute l'Europe. Hors d'Europe : Asie occidentale et septentrionale, Nord de l'Afrique.

On a décrit 1 sous-espèce et 4 variétés de cette espèce. Les principales sont les suivantes :

Variété minus Loret (mineur).
Fleurs de 3 à 5 cm. de largeur, (çà et là).

N. sericeum Lang. (N. soyeux).
Pétioles et pédoncules plus ou moins blanchâtres ; fleurs de 4 à 7 cm. de largeur ; rayons du disque portant des poils appliqués. (Très rare ; lac des Rousses dans le Jura).

N. pumilum Smith. (N. nain).
Sépales ovales ; pétales à limbe arrondi et brusquement rétrécis en une partie étroite ; pistil présentant 8 à 10 rayons stigmatiques sur un disque divisé en lobes plus ou moins profonds sur les bords ; fleurs de 3 à 5 cm. de largeur ; fruit un peu conique. (Lacs des Vosges, du Jura, de l'Auvergne ; Suisse : Hüttensee, Greppelerbergsee). On a décrit une forme intermédiaire entre cette sous-espèce et le type principal (Nuphar intermedium Ledeb.), qui a été parfois considérée comme un hybride. En Auvergne, on trouve (lac de Salliens), tous les intermédiaires entre N. lutea et N. pumilum.

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