C'est une plante vivace à grandes fleurs jaunes, de 10 à 40 cm. de hauteur, qui fleurit en avril et mai dans les bois, les bruyères et les endroits pierreux.
On la reconnaît à ses feuilles de la base qui sont formées par une gaine tres développée, terminée ou non par un limbe court divisé en lanières peu nombreuses ; les feuilles supérieures sont, au contraire, à gaine courte et à limbe développé, à lanières nombreuses ; elles sont serrées au sommet des jeunes rameaux où elles se réunissent, formant une sorte de touffe compacte. Les fleurs épanouies ont 3 à 6 cm. de largeur, ordinairement 5 sépales légèrement poilus entourant 9 à 16 pétales ovales ou ovales allongés. Le style persistant qui surmonte chaque carpelle mûr est moins long que le quart de la longueur totale du carpelle ; ce style recourbé est appliqué sur le reste du carpelle. La plante est presque sans poils.
Noms vulgaires. En français : Faux-Ellébore-noir, Grand-oeil-de-boeuf, Oeil-du-Diable; en allemand : Böhmische-Christ-wurzel ; en flamand : Koe-ooghe.
Usages et propriétés. Cultivé comme plante ornementale. Utilisé, à faible dose, pour ralentir les battements du coeur tout en augmentant l'énergie de chaque battement. Les feuilles et les tiges s'emploient en infusion, àlcoolature, teinture ou sous forme d'extrait soit aqueux soit alcoolique. En Roumanie, les parties souterraines de la plante sont employées dans la médecine vétérinaire populaire, pour guérir certaines maladies des chevaux. Outre l'adonidine, cette espèce renferme de la berbérine (d'après Arnaudon), qu'on trouve aussi dans les Berbéridées, de l'acide adonidique (d'après Linderos) et de l'adonite, pentite découverte par Merck. Vénéneux.
Distribution. Ne s'élève pas sur les hautes montagnes ; semble préférer les terres riches en calcaire ou en dolomie. France : rare ; Cévennes, dans la région des Causses. Alsace. rare, environs de Neuf-Brisach et de Colmar. Suisse : rare ; Valais.
Europe : Espagne, Europe centrale, Iles d'Oeland et de Gotland, Russie méridionale.